Depuis quelques jours, des rumeurs incessantes font état de l’avancée des FARDC, soutenues par les Wazalendo, vers des positions actuellement occupées par le M23. Dans cet contexte d’infodémie, une vidéo montrant Corneille Nangaa en train de déplorer l’activisme des FARDC a été utilisée comme preuve de la « montée en puissance » de l’armée congolaise. Selon les légendes qui accompagnent cette séquence, le M23 aurait capitulé face aux attaques des FARDC. Pourtant, cette vidéo a été coupée et sortie de son contexte pour faire croire en une victoire des FARDC.
« Dépassé par l’intense offensive des FARDC et Wazalendo, Corneil Nangaa pleure et capitule », expliquent ces publications en des termes quasi identiques. Cependant, une recherche d’images inversées a permis de retrouver le contexte de cette séquence, tirée de la conférence de presse de Nangaa animée le 1er septembre à Goma. Lors de cette conférence de presse que les équipes de Congo Check ont revue, Corneille Nangaa, coordonnateur de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), avait dénoncé les violations de l’accord de cessez-le-feu par le gouvernement congolais avec, notamment, l’attaque des Wazalendo et des FARDC contre les positions de l’AFC/M23. Il avait également accusé Kinshasa de ne pas avoir libéré les prisonniers proches de l’AFC/M23, comme le stipule l’accord de Doha.
« Non sans peine, l’AFC/M23 constate avec consternation, que tous efforts fournis et toutes les avancées diplomatiques engrangées, viennent d’être abrogés à travers le déclenchement d’une guerre généralisée », avait-il déploré.
L’extrait réchauffé est aujourd’hui utilisé à des fins de désinformation pour soutenir d’autres désinformations que Congo Check a récemment débusquées comme les reprises faussement annoncées de Nyangezi, Kiwanja, Kibumba ou encore Bunagana par les FARDC et les Wazalendo.
Jeudi 23 octobre, Corneille Nangaa a animé une autre conférence de presse, en plein milieu de ces rumeurs. Le leader de l’AFC a lancé un avertissement au gouvernement, menaçant de riposter et de ne pas « rester les bras croisés » face aux provocations perpétrées « dans une logique d’affrontement total ». « Nous répondrons désormais à toute attaque, coup sur coup », a prévenu pour sa part Betrand Bisimwa, coordonnateur adjoint du mouvement. Des propos qui contrastent avec les rumeurs d’un perte de vitesse du M23 sur le terrain.


