Depuis mi-octobre 2025 à la suite de la tenue à Nairobi d’une réunion de l’opposition qui a débouché sur la naissance d’un nouveau mouvement, des publications annoncent avec insistance la désignation de Joseph Kabila comme candidat à la présidentielle. Pourtant, aucune résolution de cette nature n’a été prise lors de la réunion de Nairobi.
« Très urgent ! Joseph Kabila annonce sa candidature à la présidentielle de 2028 en RDC comme chef de file du mouvement Sauvons le Congo », lit-on sur ces publications, largement partagées en quelques heures.
Pour vérifier cette affirmation, Congo Check a consulté la déclaration finale du conclave de Nairobi mais aussi les 4 résolutions qui l’ont sanctionné. Élaboré en 3 points, la déclaration finale du conclave de Nairobi est un document de 7 pages qui aborde une « analyse approfondie de la crise que traverse la RDC », une « définition de la réponse collective apportée à la crise » ainsi que des « voies de sortie de crise ». Nulle part le document n’aborde la question de prochaines élections. Par contre, les participants ont réitéré leur appel à un dialogue national.
En termes de résolution, le conclave a rejeté la condamnation à mort de Kabila. Le conclave a également consacré la création du mouvement « Sauvons la RDC ». Pour les participants, il s’agit d’un cadre « inclusif » ouvert à tous les leaders politiques et sociales sous le leadership de Joseph Kabila avec pour objectif d’« améliorer le redéploiement des partis politiques et des forces sociales sur le terrain ».
Le monitoring des comptes de Steve Wembi qui a couvert le conclave a également permis de conclure qu’aucune décision de ce genre n’a été annoncée. Contacté pour un commentaire, ce dernier n’a pas réagi. Cependant, Congo Check a pu contacter un des hommes politiques qui a participé au conclave. Ce dernier, tout en demandant de ne pas être cité, évoquant des raisons de confidentialité, a déclaré que « la réunion n’a pas porté sur les élections ou les candidatures ». « Notre combat aujourd’hui et de mettre fin à la crise et à la dictature, on parlera élection plus tard », a-t-il répondu.
Depuis son départ du pouvoir en 2019, Joseph Kabila s’était muré dans un silence stratégique. Mais depuis quelques mois, l’ancien chef de l’État, qui a dirigé le pays pendant 18 ans, est revenu au-devant de la scène. Le mois dernier, il a été condamné à mort dans un procès par contumace à Kinshasa.


