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Faux, cette vidéo d’« anges apparus à Goma et Kinshasa » a été créée par un internaute brésilien en 2014

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Des cris d’étonnement et de louange résonnent dans une courte vidéo de vingt secondes publiée sur Facebook et Instagram. On y voit deux silhouettes lumineuses flotter dans un ciel nuageux, présentées comme des « anges apparus à Goma » dans une publication, et à Kinshasa dans une autre. Rapidement, les internautes s’enflamment : certains remercient Dieu, d’autres proclament la RDC « terre bénie du Très-Haut ». Congo Check a enfin trouvé le bon contexte de cette vidéo, qui est en réalité une vidéo animée par des effets spéciaux appliqués par un internaute brésilien en février 2014. Aucun ange n’a été filmé dans ces deux villes.

« Deux anges sont apparus dans le ciel de Goma », annonce une page Instagram qui cumule plus de 15 000 réactions.

Sur Facebook ( 1 , 2 ) , les commentaires abondent dans le même sens, louant un miracle céleste.

Mais derrière ces images spectaculaires, une enquête minutieuse de Congo Check révèle une toute autre histoire.

Une première piste : le nom de « Joel Bolembo »

Lorsque notre équipe a entamé ses vérifications, elle a remarqué dans une des vidéos en circulation la mention « Joel Bolembo ». Une recherche d’images inversées effectuée à partir de captures d’écran de la vidéo a conduit vers le compte TikTok de cet évangéliste, qui semble être le premier à avoir récemment relancé la séquence. Sa publication y a cumulé plus de 4 millions de vues.

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Capture de cette publication réchauffée sur TikTok grâce à ce compte

Nous avons ensuite réalisé de nouvelles captures à partir de sa vidéo, que nous avons soumises à d’autres recherches inversées. Cette fois, les résultats renvoyaient à plusieurs vidéos YouTube affirmant que la scène se serait déroulée en Israël… puis d’autres la situaient au Brésil. La piste israélienne a vite été écartée : les images n’étaient pas les mêmes.

L’enquête se déplace au Brésil

En poursuivant les vérifications, une hypothèse s’impose : la vidéo aurait été filmée à Boavista, au Brésil. Pour en savoir plus, nous avons utilisé des mots-clés tels que « deux anges filmés à Boavista en 2014 ». Ces termes ont mené à des résultats concordants.

Le site Dailymotion avait déjà publié une explication claire : la vidéo d’origine remonte au 19 février 2014 et a été créée par Jessen Carlos, un internaute brésilien. Ce dernier avait conçu et animé la scène à l’aide d’effets spéciaux, avant de la partager sur YouTube en prétendant, à des fins humoristiques, qu’elle avait été filmée à Boavista.

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Les explications du Daily Motion qui montrent comment les effets ont été ajoutés

Le 6 décembre de la même année, il découvre avec étonnement que son animation devient virale dans le monde entier — cette fois interprétée comme une véritable apparition surnaturelle.

L’auteur identifié : Jessen Carlos, créateur de contenus numériques

Une fois le nom de l’auteur confirmé, notre équipe a retrouvé sa chaîne YouTube, portant son propre nom : Jessen Carlos. On y découvre plusieurs autres vidéos du même type, toutes créées grâce à des techniques d’édition vidéo avancées.

Sur TikTok, où il compte plus de 162 000 abonnés, Jessen Carlos partage également des démonstrations de ses procédés d’animation, expliquant comment il parvient à donner vie à ces illusions visuelles.

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Le compte de Jessen Carlos, créateur de cette vidéo sortie de son contexte

Rien d’anormal à Goma ni à Kinshasa

Pour compléter la vérification, Congo Check a contacté ses correspondants à Goma et Kinshasa. Tous affirment qu’aucun phénomène inhabituel n’a été observé dans le ciel de ces deux villes. Aucune apparition céleste n’a été signalée ni confirmée par des témoins locaux.

Aucun ange n’a donc été filmé à Goma ou à Kinshasa. Il s’agit bien d’une vidéo truquée, réalisée par un internaute brésilien il y a plus de dix ans.

Un rappel nécessaire sur la vigilance numérique

Cette vérification démontre combien une vidéo ancienne, détournée de son contexte, peut facilement ressurgir et tromper des milliers d’internautes. Dans un monde où les effets spéciaux sont accessibles à tous et les montages de plus en plus crédibles, il devient crucial de vérifier avant de partager. Ce cas rappelle l’importance du travail des fact-checkers et de l’éducation aux médias pour éviter que la désinformation ne s’enracine, surtout lorsqu’elle touche à des sujets sensibles comme la foi et le spirituel.

Avis de Congo Check à la communauté en ligne de la République démocratique du Congo, de la République centrafricaine, du Congo-Brazzaville et de l'Afrique francophone : Si votre contenu est étiqueté comme faux, partiellement faux, sans contexte, photo ou vidéo retouchée... ne le supprimez pas ! Modifiez-le, avec la mise à jour de l'article de vérification que nous mettons à votre disposition, puis signalez-le-nous ! Ou faites un recours si vous estimez que notre article de vérification ne contient pas suffisamment d'éléments factuels susceptibles d'appeler à la modification de votre contenu. Notre équipe sera alors avertie et procédera au retrait du tag ou vous fournira plus d'assistance dans la compréhension du contexte autour de votre contenu ! En supprimant le contenu, nous ne pourrons malheureusement rien faire de plus et la sanction sera maintenue !


Congo Check, étant signataire du code de principe du Réseau international des fact-checkers (IFCN), se soumet aux principes de transparence et d’impartialité. Si, d’une manière ou d’une autre, vous pensez que l’un de nos articles viole ces principes (voir la vidéo ici https://youtu.be/OVrx_2OYuTg ) vous pouvez nous contacter à info@congocheck.net . Vous pouvez aussi reporter vos préoccupations à l’IFCN, en leur écrivant à info@poynter.org. Veuillez lire ici la politique de réclamation de IFCN : https://ifcncodeofprinciples.poynter.org/complaints-policy

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Hobab Watukalusu
Blogueur, enseignant et étudiant en Gestion Informatique vivant à Goma. Il développe un ardent désir pour le journalisme web, le Factchecking et le blogging. Intéressé par les enfants, le sport et les actualités. La lutte contre les Fake News est pour moi une addiction.

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