Jeudi 16 octobre, la ville de Kinshasa a retenu son souffle alors qu’un groupe d’assaillants a pris d’assaut une des agences Rawbank, la principale banque commerciale du pays. L’opération conjointe menée par la Police et l’Armée a permis de déjouer le braquage et a conduit à l’interpellation des assaillants, dont une jeune dame, présentée comme principale suspecte de l’attaque.
Alors que les vidéos montrant la jeune dame, parfois dans des postures déplorables, ont inondé les réseaux sociaux, notamment une séquence où elle se présente comme « Honorine Porsche », plusieurs internautes ont téléchargé des photos similaires, présentées comme celle de la suspecte.
Parmi les personnes dont l’identité à été confondue à cette femme actuellement détenue par les services de sécurité, une influenceuse du nom d’Honorine Muanda. Cette dernière, très active sur le réseau social Tiktok a tout de suite révélé la confusion. « Je ne suis pas braqueuse, je suis actuellement chez moi », a-t-elle expliqué le 16 octobre dans une vidéo alors que la suspecte était en détention.
Dans la foulée, d’autres photos montrant une autre jeune dame ayant des ressemblances avec la suspecte ont été partagées. Cependant, une recherche d’images inversées en utilisant la reconnaissance faciale via intelligence artificielle ont établi que ce cliché devenu viral montre plutôt Nora Chinyere Okonkwo, actrice nigériane surnommé « queen of slaps ».
La photo provient d’un tournage pour un film qui sort ce mercredi 22 octobre et qui va être diffusée en exclusivité sur la chaine YouTube « Mr Aloy TV ». Congo Check a retrouvé notamment des extraits du tournage alors que les photos datent du 14 octobre. Congo Check a également tenté de contacter l’actrice nigériane qui n’a pas réagi pour le moment.
Ce qu’on sait de la suspecte
Pour ce qui est de la suspecte, Congo Check a pu confirmer son identité auprès des services de sécurité. Née Honorine Massamba Mukuna (et non Honorine Muanda), elle est détentrice d’un passeport allemand au nom d’Onate Honorine Porschen. Née le 1er janvier 1988 à Kinshasa, elle réside en Allemagne depuis 1996. Congo Check a pu confirmer ses informations via des sites spécialisés allemands, notamment Registercheck.de.
Bien plus qu’une désinformation, ces confusions autour de l’identité de la suspecte met directement en danger l’actrice nigériane et l’influenceuse congolaise. Les risques sont multiples : atteinte à la réputation, harcèlement, voire des conséquences légales ou financières. Propager ce type de contenu, même involontairement, contribue à amplifier ces menaces et fragilise davantage les personnes victimes d’usurpation.


