Une publication partagée sur Facebook et X (ancien Twitter) affirme que « le Tribunal de grande instance de Bangui a annulé le certificat de nationalité de l’opposant Anicet Georges Dologuélé ». Cette affirmation est vraie. Après vérification, plusieurs sources judiciaires et médiatiques confirment cette décision, rendue publique à la mi-octobre 2025, à quelques semaines de l’élection présidentielle prévue en décembre.
Ce que disent les faits
Selon une ordonnance rendue le 16 octobre 2025 par le Tribunal de grande instance de Bangui, le certificat de nationalité centrafricaine n° 9569 délivré à Anicet Georges Dologuélé en 2012 a été annulé. Le tribunal a statué à la suite d’une requête introduite par le procureur de la République près le TGI de Bangui, estimant que le certificat avait été obtenu « en violation de la loi ».
Le document officiel de cette décision a été publié sur le site Droit et politique en Afrique et partagé par plusieurs médias centrafricains, dont Centrafrica.com et Notre Afrik.
Les raisons de cette annulation
D’après le jugement, Anicet Georges Dologuélé aurait acquis la nationalité française en 1994, ce qui, selon la loi centrafricaine, entraîne la perte automatique de la nationalité centrafricaine, sauf procédure de réintégration. Le tribunal estime que l’ancien Premier ministre n’a pas suivi cette procédure avant d’obtenir en 2012 son certificat de nationalité centrafricaine, ce qui le rend « nul et sans effet ».
Dans une déclaration publiée par RFI le 17 octobre 2025, le parquet a précisé que cette décision « vise à faire respecter la loi », tandis que le camp Dologuélé y voit une « manœuvre politique » destinée à l’écarter de la présidentielle.
Un contexte électoral tendu en RCA
Anicet Georges Dologuélé, chef du parti URCA (Union pour le renouveau centrafricain), fait partie des dix candidats ayant déposé leurs dossiers pour la présidentielle de décembre 2025.
En août dernier, il avait renoncé à sa nationalité française afin de se conformer à la nouvelle Constitution centrafricaine, qui interdit la double nationalité pour tout candidat à la magistrature suprême.
Malgré l’annulation de son certificat, sa candidature reste en attente d’examen par le Conseil constitutionnel, seule institution habilitée à trancher définitivement sur la recevabilité des dossiers.


