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Non, le Qatar n’a pas suspendu sa médiation dans la crise sécuritaire congolaise

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La semaine du 6 octobre, plusieurs publications sur les réseaux sociaux dont Facebook, WhatsApp, Twitter… ont annoncé que le Qatar venait de suspendre sa médiation dans le cadre du processus de Doha entre le gouvernement congolais et la plateforme politico-militaire Alliance du Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC/M23). Congo Check, qui a parlé à la médiation qatarie et a consulté d’autres sources en lien avec cette question, atteste que le Qatar poursuit la médiation dans ce conflit.

“Le Qatar suspend la médiation RDC-M23 et dit se concentrer sur la crise dans la bande de Gaza” écrit un article sur Facebook.

D’autres publications ont attesté cette suspension sans donner la moindre source. Les liens où sont archivées ces publications sont ici et via ce lien.

Une désinformation née d’une mauvaise interprétation de la conférence de presse du MAE qatari

Congo Check a scanné les mots-clés de ces infox, notamment via l’outil Who Posted What, permettant de découvrir les premières occurrences d’un contenu en ligne. Les résultats démontrent que toutes les publications ont suivi celle postée sur X (ex Twitter) par le journaliste Georges Kisando.

“Le Qatar suspend sa médiation dans la crise en RDC. La sixième session des négociations entre le gouvernement congolais et l’AFC/23, très attendue, n’a finalement pas eu lieu. L’annonce a été faite le 7 octobre par le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al Ansari. Le Qatar concentre désormais ses efforts sur les pourparlers en Égypte concernant la crise à Gaza, où son Premier Ministre s’implique activement, -sur recommandation de Donald J. Trump-, afin de parvenir à un accord entre les parties. Pendant ce temps, la guerre continue dans l’Est de la RDC, avec les rebelles qui s’emparent de plusieurs villages dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu” écrit ce journaliste dans cette publication.

Contacté par Congo Check pour en savoir plus sur les évidences en lien avec cette suspension, Georges Kisando a déclaré mettre la publication en berne en attendant d’avoir un démenti. Depuis lors, sa publication n’est plus en ligne.

Il tient de préciser que lors de sa conférence de presse tenue la semaine du 6 octobre, Majed Al Ansari, porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, n’avait pas fait mention du processus de Doha. Le compte rendu de sa communication reprend en intégralité l’évolution du Qatar sur recommandation des États-Unis dans la crise à Gaza dont les pourparlers s’ouvraient en Égypte.

Le Qatar n’a pas annoncé la suspension de sa médiation

Congo Check a contacté le ministère qatari des affaires étrangères afin de savoir s’il avait effectivement annoncé la suspension de sa médiation dans la crise congolaise. Ce dernier dit n’avoir jamais annoncé cette suspension. 

"Interrogés par Congo Check à propos de cette rumeur sur leur suspension de leur médiation dans la crise congolaise, les Qataris (ministère qatari des affaires étrangères) ont nié leur retrait."

“Pour être honnête, ce serait vraiment surprenant qu’ils se retirent ; ce n’est pas comme ça qu’ils réagiraient, surtout après avoir tant investi dans cet effort ces deux dernières années”; déclare à Congo Check un journaliste accrédité au ministère qatari des affaires étrangères.

Les sources américaines parrain du processus de Doha et la présidence congolaise soulignent la poursuite de la médiation qatarie

Dans l’une de ses publications durant cette semaine, la présidence de la République démocratique du Congo est revenue sur le rôle important que poursuit le Qatar dans la médiation en cours dans le cadre du processus de Doha.

«Au sujet du processus de paix de Doha, qui a aussi fait l’objet de cette entrevue, Massad Boulos reste optimiste quant au succès de cette démarche, même si les choses semblent prendre du temps » écrit la présidence de la RDC.

« On sait très bien que les délégués ont signé une Déclaration de principes le 12 Juillet 2025. Malheureusement, il y a eu des vacances suite à l’attaque de Doha le 11 septembre dernier.* Mais très bientôt, ils vont relancer les discussions »; a poursuivi ce post, citant Massad Boulos, conseiller spécial pour l’Afrique du président américain Donald Trump.

Pour sa part, Massad Boulos a commenté l’évolution du processus de Doha sur son compte Twitter ce 12 octobre. Évoquant ses rencontres avec les présidents congolais et rwandais à Bruxelles lors du Global Gateway Forum, Boulos classe la suite du processus de Doha comme la pièce manquante au puzzle pour l’implémentation des prescriptions de l’accord de Washington. 

“Un plaisir de rencontrer le président rwandais Kagame pour une conversation constructive sur la promotion d’une paix durable dans l’est de la RDC. Nous avons examiné les mesures concrètes prises pour mettre en œuvre l’accord de paix de Washington entre la RDC et le Rwanda et souligné que les progrès réalisés dans le processus de Doha entre l’AFC/M23 et la RDC sont essentiels pour la mise en œuvre plus large de l’accord de paix. Nous nous réjouissons à la perspective d’une collaboration continue afin d’assurer la mise en œuvre durable de l’accord et un avenir pacifique pour l’est de la RDC et la région” a-t-il tweeté. Il a aussi par la suite donné la même communication en parlant de sa rencontre avec Félix Antoine Tshisekedi, président de la RDC.

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Fiston MAHAMBA
Fiston MAHAMBA
K. MAHAMBA WA BIONDI, connu sous le nom de plume "Fiston Mahamba Larousse" est diplômé en sciences de l'environnement et développement durable à l'Institut Supérieur de Développement Rural à Beni (RDC). Journaliste basé dans la partie Orientale de la République démocratique du Congo depuis 2012, il s'est forgé dans l'exercice de ce métier après plusieurs formations de journalisme à la Deutsche Welle Akademie, le centre de développement médias de la radiodiffusion publique Allemande. En 2018, il s'inscrit à l'École Supérieure de Journalisme de Lille pour parfaire une licence en journalisme multimédia. Ancien officier de communication au sein des Nations Unies, il a un Master2 en Techniques des Métiers de l'Information à l'Université Nazi Boni (Burkina Faso) en coopération avec l’Université Lumière Lyon2 (France). Il a suivi un cursus de Diplôme Universitaire en Journalisme Web Multimédia à l’Ecole Publique de Journalisme de l’Université de Tours en France avant de poursuivre sa formation en recherche à la Haute Ecole des Sciences de l’Information et de la Communication (CELSA) de la Sorbonne Université à Paris. Son livre "RDC-Ebola: Fixers, ces boucliers non immunisés" est en cours d'édition. Journaliste et chercheur spécialisé sur la région orientale de la République démocratique du Congo et les Grands-Lacs africains, ses études se focalisent sur les ressources naturelles, l’extrémisme violent, la santé, les conflits... Ses domaines de travail journalistique sont orientés vers l'environnement, le développement, l'emploi, les nouvelles technologies, l'agriculture, la politique, la culture,... qu'il couvre en écriture et images.

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