En ce mois d’octobre, une publication Facebook a prétendu montrer des images des militaires congolais, appréhendés par le M23 lors de la chute de Goma en janvier dernier, en pleine séance d’entrainement par des « mercenaires rwandais » dans le but de rejoindre l’AFC/M23. Les images ont rapidement suscité des réactions. Pourtant, ces images ont été détournées de leur vrai contexte.
Dans une publication postée le 10 octobre 2025 dans le groupe Facebook « INFOS M23 vs Wazalendo », un utilisateur nommé Pascal Mudabukusha a partagé deux photos accompagnées du message suivant (orthographe d’origine conservée) : « Urgent. Les militaire FARDC qui se sont rendu au Rwanda après la chute de Goma sont entrain d’être former par Des mercenaire au Rwanda, pour devenir de comandons pour venir appuyer l’AFC-M23. ALERTE !!! ».
Le premier cliché montre un homme blanc s’adressant à des militaires assis au sol et dans le second apparait un groupe de soldats rassemblés en cercle, chapeau à la main, autour de deux hommes au centre.
Pour authentifier ces deux images, Congo Check a fait recours aux outils de recherche d’images inversées qui ont permis de conclure que ces deux photos sont antérieures à la chute de Goma. En effet, la première, prise en 2020, montre plutôt une formation de la MONUSCO à Beni. Dans un article publié le 6 février, l’ONU a rapporté cette formation de près de 500 soldats congolais en techniques de guerre dans la jungle.
L’extraction des données Exif de la photo a permis de dater la photo, prise le 30 janvier 2020 à 13 heures 45 minutes (heure de Beni) par le photographe ghanéen Michael Ferdinand Ali.

La seconde photo par contre montre des militaires kényans avant leur déploiement en RDC. « Des militaires kényans se recueillent lors de la présentation du drapeau au camp d’Embakasi, à Nairobi, où sont rassemblés des soldats avant leur déploiement en République démocratique du Congo », légende Le Monde, précisant que le cliché a été pris par le photographe kényan Thomas Mukoya.
Dans un climat marqué par la guerre et la désinformation, les images circulant sur les réseaux sociaux peuvent facilement raviver les tensions, alors que les villes de Goma et Bukavu échappent depuis le début de l’année aux autorités de Kinshasa.


