Ces derniers jours, une vidéo montrant la destruction des véhicules par un bulldozer est devenue virale sur les réseaux sociaux. Elle est présentée à tort comme prise dans une base militaire de l’opération Barkhane au Mali. Pourtant, la vidéo a été sortie de son contexte.
Pour bon nombres de ces publications, il s’agit dans la vidéo, des expatriés qui, sur ordre de leur hiérarchie, « détruisent le matériel qu’ils ne peuvent ramener dans leur pays ».
En commentaires, Philippe Biku a regretté un « minable geste, réalité des relations nord sud » alors que Mutoka Mbali a évoqué une « destruction méchantes ». Plus perspicace, Michel Isaka Mapenda a commenté : « J’ai demandé à un ami malien qui n’a pas confirmé ces images. Il m’a dit qu’il connaît bien le QG de l’armée française à GAO cette vidéo n’est pas au Mali ».
En vue d’authentifier la vidéo, Congo Check a mis à profit plusieurs techniques de vérification, notamment la recherche par mot-clé mais aussi l’analyse de la vidéo pour en ressortir les mots-clés.
De ces deux techniques, il a été établi que la séquence a été filmée au Burkina Faso et non au Mali. Elle montre la destruction des véhicules « impropres et usés » dans la mine de Perkoa. La plaque visible sur l’un des véhicules atteste qu’il a été immatriculé au Burkina Faso.
Un responsable de Nantou Mining, la société qui exploite la mine de Perkoa, approché par Orange médias, a expliqué qu’il s’agit de Byrnecut, un de leurs sous-traitants « qui a procédé à la casse de ces véhicules qui sont impropres à la circulation ». « Sachant que ces véhicules sont impropres à la circulation, la société ne peut pas non plus mettre les gens à risque en les leur cédant. Ces véhicules sont vétustes. Ce qui est bon a été enlevé et le reste a été aplati. Si ces véhicules avaient été donnés à quiconque, peut-être que plus tard si un accident survenait, on traiterait la mine d’irresponsable », a expliqué ce responsable.
Une destruction commentée en conseil des ministre du Burkina Faso
L’information a été commentée lors du conseil des ministres, tenu à Ouagadougou le mercredi 9 novembre. « Le ministre de l’Energie, des mines et des carrières a fait au Conseil une communication relative à la destruction de véhicules d’un sous-traitant de la société Nantou mining SA, en l’occurrence la société Byrnetcut SARL sur la mine industrielle de Perkoa », renseigne le compte-rendu de cette rencontre fait par Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, porte-parole du gouvernement burkinabè.
Le contexte attribué à cette vidéo sur les réseaux sociaux pourrait réveiller un sentiment chauviniste de la part d’africains et conduire à des manifestations populaires sur base d’une manipulation.