Depuis quelques jours, une tarification des produits de première nécessité et de deuxième classe circule sur les réseaux sociaux et spécialement sur Facebook attribuée au ministère de L’Économie Nationale. Ce post annonce également une mise en garde qui serait faite par l’organe de tutelle, à tout celui qui n’obtempérerait pas cette décision qui doit entrer en vigueur dès ce 18 octobre 2025, d’après certains internautes.
Mais tout cela est faux, le Ministère de l’Economie Nationale de la RDC ne la reconnaît pas.
Publiée sur la page Depena Procureur Général, l’auteur écrit « Selon les tarifs du ministère de l’économie, ils sont applicables dès le 18 Octobre 2025, les récalcitrants seront traqués … » cette publication a récolté des mentions j’aime, commentée mais aussi partagée ici, ici, ici, ici, ici, ici et ici.
Réactions des internautes:
• Herdji Ngoyi « Nous attendons la mise en application »
• Bergino Kasula « C’est une bonne chose
Je ferais mes provisions le 20 alors »
• Ndadanga Kisezo « Déjà le 15/10/ reste peux de jour »
Contexte
Il y a de cela plus d’une semaine que le taux de change a varié en République Démocratique du Congo. Une baisse du dollar américain est observée face au franc congolais. D’aucuns critiquent cette appréciation de la monnaie congolaise par le fait qu’elle n’impacte pas le marché. Si pour certains c’est une bonne chose de voir le franc s’apprécier face à la monnaie étrangère, pour les autres, aucun impact sur son pouvoir d’achat.
L’opinion pense que la bonne appréciation du franc congolais doit se faire remarquer en voyant la baisse des différents prix sur le marché.
Cette situation a poussé plusieurs internautes à relayer des fausses tarifications qu’ils collent au ministère de l’Economie Nationale, ayant ces compétences.
Vérification
Pour trouver la véracité ou non de cette information, Congo Check a commencé par s’approcher des petits commerçants au Sud-Kivu, Nord-Kivu et Kinshasa, premiers résultats, l’information est fausse.
Sur le marché, vers la place de l’Indépendance à Bukavu au Sud-Kivu, une porte d’entrée pour 3 communes de la ville, dont Ibanda, Kadutu et Bagira, des vendeurs ne sont au courant d’une telle information. Murhula Nyakasane Yves qui vend des divers, souligne en swahili, « Nous n’avons pas cette information et nous ne pensons pas que cela peut facilement se faire vu les prix des grossistes qui n’ont pas encore bougé. »
À Goma, un boutiquier rencontré par un collaborateur pense tout simplement qu’il s’agit d’un « souhait de la population qui veut voir les prix baisser », il dit aussi avoir « lu ça dans des groupes WhatsApp mais aucune officialisation, pas même un document. »
Vainqueur Mitima, un jeune garçon tenancier d’une boutique à Kinshasa dans la Commune de Ngaliema, précise à son tour que cette information n’est pas vraie car elle n’est pas connue au marché « On n’en parle même pas, c’est vous qui venez de m’informer. »
La vérification s’est aussi faite sur différents canaux officiels du Ministère de l’Economie Nationale de la RDC pour tenter de trouver même une trace par rapport à cette information, rien à signaler et aucun document n’a déjà été brandi pour penser même à une véracité. Congo Check a visité ses comptes Facebook, X et son site officiel.
Au-delà de ces canaux officiels de Communication du Ministère de l’Economie Nationale de la RDC, un monitoring a également été fait sur quelques médias ( RTNC, Radio Okapi, Top Congo et Actualite.cd ), nulle part où nous avons trouvé une pareille nouvelle. Par contre, après plusieurs essais pour trouver la réponse auprès du Ministère sans suite, il a, dans la soirée de ce Vendredi 17 Octobre 2025, publié sur sa page facebook un communiqué qui dément cette rumeur.
En conclusion des vérifications par Congo Check, l’information sur les tarifs des prix des produits de première nécessité et de deuxième classe est toute fausse dans son entièreté, le Ministère de l’Economie Nationale de la RDC n’en est pas le responsable. Il s’agit juste d’une manipulation de l’opinion publique, pouvant découler à des conséquences sur le marché. Méfiance entre clients et vendeurs, pensé à l’escroquerie, et parfois à des villes mortes ou suspension des activités par le camp qui se sentirait laisé.


