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Conakry : aucune preuve n’atteste que c’est grâce à Félix Tshisekedi que 4 prisonniers politiques ont été libérés

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Après le séjour de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo le 17 juillet dernier à Conakry, capitale de la Guinée, des informations selon lesquelles le président Congolais aurait obtenu la libération de quatres prisonniers politiques circulent sur le réseau social Facebook. Pourtant, aucune preuve ne l’atteste, après les recherches menées par Congo Check.

« En Guinée Conakry, au terme de sa visite, le président Félix Tshisekedi obtient la libération de quatre prisonniers politiques, incarcérés depuis plusieurs mois à la suite de la présidentielle contestée par l’opposition. Il s’agit d’Ibrahima Cherif Bah, ancien gouverneur de la Banque Centrale de Guinée et actuel chef de file de l’opposition, Ousmane Gaoul Diallo, Abdoulaye Bah et Mamadou Cellou Baldé, tous opposants », a notamment publié Lisette Lisa Mongendu sur sa page Facebook et la publication a généré plus de 200 mentions j’aime et partagée 60 fois depuis sa mise en ligne.

LA DIPLOMATIE DU PRÉSIDENT FÉLIX TSHISEKEDI En Guinée Conakry, au terme de sa visite,le Président Félix TSHISEKEDI…

Publiée par Lisette Lisa Mongendu sur Lundi 19 juillet 2021

La publication a également été partagée sur d’autres pages Facebook et comptes d’utilisateurs privés, qui l’ont rendue d’ailleurs virale sur la toile.

LA DIPLOMATIE AGISSANTE DU PRÉSIDENT FÉLIX TSHISEKEDI En Guinée Conakry, au terme de sa visite,le Président Félix…

Publiée par Gervais Luboya sur Lundi 19 juillet 2021

Divergence d’opinions des internautes

Dans les commentaires, Congo Check remarque que les opinions sont de plus en plus divergentes, quand certains internautes louent la diplomatie du président congolais, d’autres par contre, sont assez réservés.

« Leur libération ne nous intéresse pas », tempête Kevin Byamungu sur le post de Lisette Lisa Mongendu, quand Célestin Kapongo clame : « Bonne diplomatie ».

Démenti des services officiels

Il est vrai que 4 opposants au régime du président Alpha Condé ont été libérés le 16 juillet dernier, mais c’était à la veille de l’arrivée de Félix Tshisekedi dans la capitale Guinéenne, et auprès des officiels, il n’y a aucune preuve qui certifie que c’est grâce à la médiation du président en exercice de l’Union Africaine qu’ils ont été libérés.

« C’est une affaire interne à la Guinée », argumente au Téléphone de Congo Check, Tina Salama, porte-parole adjointe de Félix Tshisekedi.

La présidence de la RDC, est de plus en plus réservée étant donné qu’aucun document officiel n’a été rendu public pour marteler sur ce point-là et l’on affirme que le séjour ouest-africain du président congolais était plus économique que politique.

« Honnêtement, je sais qu’on a libéré des opposants mais je ne sais pas si c’est notre chef qui a obtenu cette libération, donc je ne peux pas dire qu’il y a eu un lien de cause à effet. Il n’y a pas eu de communiqué final, donc je ne peux pas imputer ça à notre chef, car officiellement, il n’y a pas d’information là-dessus », a déclaré à Congo Check, Éric Nyindu, directeur de la presse présidentielle en RDC qui a aussi séjourné en Guinée.

En Guinée, les informations relayées dans les journaux affirment que ces 4 prisonniers politiques ont été libérés pour des fins sanitaires, sans aucune influence politique, c’est d’ailleurs ce que soutient aussi l’ambassade de la Guinée en RDC, contactée par Congo Check.

Il s’agit de Ibrahima Chérif Bah, Ousmane Gaoual Diallo, Abdoulaye Bah et Cellou Baldé, tous responsables de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée qui sont tous malades, d’après les médias Guinéens qui s’appuient sur un communiqué officiel du gouvernement.

« Moi je ne sais pas, c’est vous qui m’informez. Mais j’ai lu dans les journaux qu’ils ont été libérés pour des raisons de santé, à part ça, je n’ai pas d’informations supplémentaires, c’est une affaire d’État », ajoute le service de communication de l’ambassade Guinéenne en RDC.

Radio France Internationale (RFI) en avait fait sa Une le lendemain tout en relayant aussi la version officielle : il s’agit d’une libération conditionnelle accordée à ces opposants par le régime d’Alpha Condé, pour qu’ils aillent se faire soigner. Plus de 350 autres personnes sont restées en prison.

À lire ici dans ces articles de Rfi et de Mosaique Guinée.

Ainsi, plusieurs pays africains ont officiellement témoigné du sens de la diplomatie et de la médiation du président Félix Tshisekedi dans la résolution de certains conflits notamment entre États, mais il était important pour Congo Check de se pencher sur cette information, qui pour certains internautes constituaient une ingérence du président congolais dans une affaire privée à un État souverain.

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Sammy MUPFUNI
Sammy Mupfuni est journaliste indépendant et fact-checker congolais. Dans le domaine de la presse depuis plus de huit ans, il a débuté dans l'audiovisuel avant de se lancer dans le web-journalisme en 2017. Il est Directeur Générale de Congo Check depuis le début de l'année 2018.

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