Dimanche 29 janvier, des publications Facebook et WhatsApp affirmaient qu’une personne qui a voulu déposer un engin explosif a été arrêtée par des services de sécurité à l’hôpital provincial du Nord-Kivu dans la ville de Goma. Une photo d’un homme à côté des sacs assis sur un banc accompagne cette légende.

« Goma : un homme vient d’être attrapé en train de piéger des explosifs à l’hôpital provincial de Goma, la ville est en danger prions pour notre ville », lit-on sur le compte Facebook ‘‘DR PROSPER’’.

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid08ACYhreeQcdyzRv5XbyyMiwocTyhfT5ME4uciNsEsSEph9CM6d5s6UQt6o7XkSWWl&id=100278855049693

En cette période où la province du Nord-Kivu est en guerre, la panique gagne certaines personnes. « Cet homme a été arrêté cet après-midi à l’hôpital provincial du Nord-Kivu. Il voulait poser un engin explosif dans cette structure sanitaire de la ville de Goma », lit-on sur le compte Facebook Justin Mwamba Ntwali.

« Pourquoi nos services de sécurité sont incapables de nous sécuriser. Seulement ils se lamentent et alertent au lieu de prendre des dispositions qui s’imposent », commente l’internaute Djeef Mukubanya. Bismarck Bisimwa Bwende, un autre internaute souhaite que l’auteur soit sévèrement sanctionné. « Des gens pareils il faut être très sévère avec eux, un détraqué comme celui-là il faut l’amener au stade et le traiter devant la population comme ça va donner la leçon aux autres ».

D’autres n’ont pas mis du crédit sur cette publication, c’est le cas de Fabien Olondo. « Les gens sont terribles au Nord-Kivu. Capables de créer tout une histoire pour discréditer les innocents. Et c’est pareil pour plusieurs arrestations », s’est-il indigné.

Le médecin directeur de l’hôpital provincial dément

Pour en savoir plus, nous avons contacté le responsable de l’hôpital et un infirmier qui assurait la gardait pendant ce moment. Matata Ngilima, médecin directeur de l’hôpital et l’infirmier démentent cette information. « Maintenant que je vous parle, je suis à l’hôpital, je n’ai pas cette information, j’ai aussi appris la nouvelle sur les réseaux sociaux, les gens disent qu’une personne a déposé la bombe à l’hôpital. Je peux te confirmer que c’est une fausse information », précise à Congo check, Matata Ngilima, médecin directeur de l’hôpital.

Nous avons par la suite contacté Emmanuel Rukara, un des infirmiers de l’hôpital qui assurait la garde depuis deux jours. « C’est une fausse information, s’il faut parler d’autres jours, là je ne sais pas mais pour aujourd’hui et hier j’étais à l’hôpital et je n’ai pas entendu cette information. Je suis sûr que c’est une fausse information », explique Emmanuel à Congo check.

Un patient de l’hôpital avec un comportement étrange

Un membre de Congo check s’est rendu sur le lieu pour en savoir plus. « Un malade est ici ça fait plus d’une semaine mais son comportement inquiétait d’autres malades. Il ne reçoit pas de visiteurs, il ne parle à personne. Quand il voulait communiquer au téléphone il sortait dehors même si c’était pendant la nuit », explique un autre docteur Rémy de l’hôpital.

La police urbaine rejette la nouvelle

Pour en savoir plus, un membre de congo check est allé au commissariat provincial de la police du Nord-Kivu. La police rejette l’information et parle d’une fausse information fabriquée par l’ennemi dans le but de semer la panique.

“Nous avons aussi appris l’information sur les réseaux sociaux disant que la police a arrêté une personne avec des engins explosifs. Mais nous n’avons reçu ni alerte, ni plainte ou même dépêché quelqu’un à l’hôpital pour ce cas. C’est une fausse information, l’œuvre des ennemis de la RDC qui veulent semer la panique dans la ville”, ont confirmé les sources au sein de la police qui n’ont pas voulu être cité.

Contexte de la photo

Pour comprendre le contexte dans lequel la photo avait été prise, Congo check a envoyé un de ses membres à l’hôpital provincial du Nord-Kivu. Nous avons trouvé le lieu où la photo avait été capturée, un banc avec des sacs à côté que toute personne qui entre à l’hôpital peut facilement voire juste à l’entrée côté droit dans le Bureau de la sécurité de l’hôpital. Malheureusement, la direction de l’hôpital nous a interdit de prendre une photo mais elle nous a donné quelques éléments supplémentaires.

“L’homme que vous voyez sur la photo est un patient de l’hôpital provincial, il poursuit les soins ici. Nous ne pouvons pas vous donner son identité car nous devons respecter les lois du métier. La photo avait été capturée par des personnes qui ont l’intention de nuire à la province. Tout ce qu’il faut retenir est qu’il s’agit bien d’une fausse information”, a expliqué Matata, le médecin directeur de l’hôpital.

Pourquoi cette information est-elle nocive ?

Cette information peut causer une panique dans le chef de la population qui est déjà en guerre depuis quelques mois. Il peut également être à la base de plusieurs demandes de transferts de malades de cet hôpital vers d’autres hôpitaux craignant des éventuelles explosions.

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