« Kidal : La Minusma vend ses blindés aux enchères ce jour à Kidal; ces blindés militaires finiront aux mains du premier venu ». C’est ce qu’affirment plusieurs publications postées sur les réseaux sociaux ces derniers jours dans un contexte du retrait annoncé au 31 décembre des troupes de la Mission onusienne déployée au Mali. Congo Check a pu établir que c’est une désinformation.
Postée sur le mur de l’internaute Chodi Ag, l’annonce de cette prétendue vente aux enchères a généré plus de 220 partages en une dizaine de jours, suscitant au passage un houleux débat autour des « intentions cachées de l’ONU ». Plusieurs internautes ont ainsi vu en cette vente une manière pour les Nations unies d’équiper les terroristes (ou bien djihadistes…car c’est le contexte malien).
Plusieurs autres internautes ont également relayé cette annonce. Sur Twitter, un tweet relatif à cette prétendue vente a été vu par plus de 23.000 internautes.
Face à l’ampleur de l’affirmation, Congo Check a consulté plusieurs sources indiquées afin de vérifier son authenticité. Sur ses réseaux sociaux, la MINUSMA a formellement démenti cette vente aux enchères de ses équipements militaires, la qualifiant de « fausse rumeur ». A en croire la mission onusienne au Mali, les enchères qu’elle organise « régulièrement » ne concernent que des « déchets non dangereux ».
— MINUSMA (@UN_MINUSMA) July 12, 2023
De plus, les équipes de Congo Check ont constaté que l’organisation d’une vente aux enchères des équipements militaires d’une mission onusienne est foncièrement impossible. Dans sa résolution 15341 du 30 juin 2023, le Conseil de sécurité de l’ONU avait édicté les règles du retrait de la MINUSMA dont le mandat s’achève au 31 décembre. Le Conseil de sécurité avait affiché son inquiétude sur les « risques de détournement des matériels et avoirs de la MINUSMA au profit d’organisations extrémistes ou du groupe Wagner ».
Les équipes de Congo Check ont également consulté le traité sur le commerce d’armes qui interdit ce type de transaction en son article 6.
Cette rumeur qui intervient à 5 mois du retrait des troupes et à seulement 2 de la fin des opérations pourrait ranimer un sentiment anti-ONU auprès des Maliens en particulier et des Africains en général.
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