• Depuis le discours de Kelly Craft, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations-Unies, le 06 octobre dernier par visioconférence devant le conseil de sécurité des Nations-Unies à New York, des publications Facebook affirment que les États-Unis d’Amérique vont déployer 10.000 nouveaux militaires dans l’Est de la République Démocratique du Congo pour renforcer la Brigade d’Intervention Rapide de la MONUSCO en vue de faire face aux attaques rebelles récurrentes dans la région.

• Les USA entendent plutôt soutenir la MONUSCO sur le plan opérationnel, dans le processus d’ajout de 3 nouvelles unités pour renforcer le Force de la Brigade d’intervention, la FIB, ainsi que l’augmentation d’agents du personnel militaire et de nouvelles capacités de renseignement.

• Par contre, l’information faisant état du déploiement de 10.000 nouveaux militaires envoyés par Washington n’est pas vérifiée, constate Congo Check.

« (…) l’organisation des Nations-Unies se prépare à constituer une nouvelle force de réaction rapide d’au moins 10.000 hommes afin de renforcer la Brigade d’Intervention de la Force de la MONUSCO (FIB), face à l’insécurité qui sévit dans l’Est de la République Démocratique du Congo, notamment au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri depuis le premier semestre de l’an 2020, indique un haut responsable de la mission américaine auprès des Nations-Unies (…) », peut-on lire sur la page facebook de David Beylard, dans une publication qui a généré 323 mentions j’aime, plus de 70 commentaires et partagée plus de 400 fois.

En direct du Conseil de sécurité des Nations Unies à New York, alors que SEM Félix Antoine Tshisekedi, Chef de l'État…

Publiée par David Beylard sur Vendredi 9 octobre 2020

Chiffre incorrect

Le chiffre de 10.000 hommes formés et déployés depuis la capitale américaine, comme le dit la publication, a attiré la curiosité de Congo Check.

Le porte-parole de la Mission de l’Organisation des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo, contacté au téléphone par Congo Check, dit n’est pas être au courant d’un quelconque renfort de la Maison Blanche et moins encore d’un éventuel déploiement de 10.000 soldats américains.

« Cette information est complètement fausse, c’est un gros fake. Et si vous pouvez vous approcher de l’ambassade américaine, ils vous expliqueront ce que l’ambassadrice a voulu dire. Évidemment ils ne vont pas envoyer les soldats américains, et surtout pas avec 10.000 hommes », a réagi Mathias Gilmann, porte-parole de la MONUSCO contacté par Congo Check.

D’après lui, ce chiffre de 10.000 hommes avancé dans les réseaux sociaux est « complètement absurde et cette fausse information propagée vise les américains et non la MONUSCO ».

La MONUSCO qui est directement impliquée dans cette affaire n’est pas informée d’un quelconque renfort de 10.000 hommes envoyés par Washington. L’ambassade américaine en RDC affirme également que la déclaration de l’ambassadrice Kelly Craft a été sorti de son contexte.

« Le gouvernement des États-Unis ne soutient pas la FIB militairement. Les États-Unis apuient néanmoins le mandat de la MONUSCO en RDC », a déclaré à Congo Check le porte-parole de l’ambassade américaine en RDC.

Pour rappel, dans son discours au conseil de sécurité de l’ONU le 06 octobre dernier, Kelly Craft, ambassadrice du pays de Donald Trump auprès de l’ONU, a notamment exprimé la profonde désolation des États-Unis d’Amérique suite à la hausse des violences armées dans le Kivu et l’Ituri. Environ 1.300 civils ont été tués dans des attaques rebelles au premier semestre de 2020.

« Il est clair que le MONUSCO bénéficierait d’un soutien opérationnel supplémentaire. Les États-Unis soutiennent les efforts de l’ONU pour ajouter trois nouvelles unités de force de réaction à la brigade d’intervention de la force, également appelée FIB », avait déclaré Kelly Craft.

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