Une information diffusée par le media 24 News Agency et repris sur les réseaux sociaux indique que la Banque mondiale refuse de reconnaître la carte de la RDC avec ses 2.345. 409 Km2. La publication est fausse et sortie de son contexte constate les recherches menées par Congo Check.

“La Banque mondiale a financé une étude diagnostique sur l’intégration du commerce de la R-dC à la demande du gouvernement à travers les ministères de l’Économie et du Commerce extérieur. Des experts du gouvernement r-d congolais, ceux de la Banque mondiale ainsi que des responsables du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), du Centre de Commerce International (CCI) de Genève, de l’Union Européenne à Kinshasa et une équipe de consultants nationaux et internationaux ont pris part à cette étude” introduit l’article du media 24 News Agency.

“Mais hélas, alors que le département en charge de la réduction de la pauvreté et de gestion économique de la région Afrique de la Banque mondiale en a assuré la diffusion, voilà que l’institution financière internationale se rebiffe soutenant, urbi et orbi, qu’ elle « ne garantit pas l’exactitude des données contenues dans la présente publication. Les frontières, les couleurs, les dénominations et autres informations figurant sur les cartes dans cette publication n’impliquent aucun jugement de la part de la Banque mondiale relatif au statut juridique d’un territoire, ou la reconnaissance, ou l’acceptation de ces frontières»” soutient l’article, démontrant que ces informations sont les preuves d’un refus par la Banque Mondiale de la superficie et de la souveraineté du territoire de la RDC.

Le média poursuit en indiquant que la Banque mondiale s’est même désolidarisé de ses membres qui ont pris part aux enquêtes sur le terrain et à la rédaction du document intitulé « Etude diagnostique sur l’intégration du commerce» de la RDC qui a débuté en 2009. “La Banque mondiale soutient que «les résultats, interprétations et conclusions ici présentés n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent aucunement les opinions des membres du Conseil d’Administration de la Banque mondiale ou des gouvernements qu’ils représentent»”.

Une mauvaise interprétation du copyright de l’étude

Capture par Congo Check

En lisant le copyright de “l’Etude diagnostique sur l’intégration du commerce en RDC“, il est précisé en page de garde que l’étude a été préparée par la Banque mondiale, Département en charge de la Réduction de la Pauvreté et de Gestion Économique, Région Afrique. Il est également noté que le document est du gouvernement de la République Démocratique du Congo.

Publié en juillet 2010, le document indique sur sa page consacrée aux droits d’auteur et aux modalités de reproduction que “les résultats,, interprétations et conclusions ici présentés n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent aucunement les opinions des membres du Conseil d”Administration de la Banque mondiale ou des gouvernements qu’ils représentent”

“La Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données contenues dans la présente publication. Les frontières, les couleurs, les dénominations et autres informations figurant sur les cartes dans cette publication n’impliquent aucun jugement de la part de la Banque mondiale relatif au statut juridique d’un territoire, ou la reconnaissance, ou l’acceptation de ces frontières” poursuit la meme reference. Plusieurs autres documents diffusés par la Banque Mondiale et portant les memes caractéristiques sont également ainsi étiquetés. 

Aucun lien avec le conflit frontalier entre la RDC et la Zambie

L’article soutient que cette position de la Banque Mondiale justifierait l’envahissement du territoire congolais par les armées étrangères. Il dénonce également le mutisme des organisations sous-régionales sur ce conflit, mettant en avant un plan international de balkanisation de la RDC.

“Et si la Zambie n’a fait que récupérer un territoire à elle reconnue par la « communauté internationale»? Ceci explique, fort probablement, pourquoi l’Union africaine est indifférente, la SADC n’a jusqu’à ce jour donné aucune suite aux doléances de Kinshasa sur les velléités expansionnistes de Lusaka. L’armée zambienne aurait encore avancé de quelques kilomètres dans la RDC. La situation est si grave que Félix Tshisekedi s’est plaint chez Sassou qui, pourtant, a aussi rabioté des îlots de la RDC dans le Pool Malebo. Ce n’est plus un secret, tous les voisins de la RDC lui ont ravi, de force, des pans territoriaux, même les Etats de façade comme la Centrafrique et le Sud-Soudan. Fabriquées à l’étranger, probablement en Chine, avec des légendes en anglais, des cartes physiques (géographiques) de la RDC ostentatoirement amputée sont toujours en vente notamment à Kinshasa, en dépit d’une recommandation de l’Assemblée nationale pour leur retrait du marché” conclut l’article publié le 24 juillet 2020.

Pourtant sur le deuxième alinéa 3, deuxième sujet du compte rendu de la reunion du conseil des ministres du 24 juillet dernier, consacré au litige frontalier entre la RDC et la Zambie renseigne que l’organisation régionale des pays de l’Afrique Australe, SADC, a pris position pour la RDC, en demandant le retrait des troupes Zambiennes du territoire congolais dans un délai de sept jours.

“Le ministre de la défense a informé le conseil sur les derniers développements du litige frontalier entre la RDC et la Zambie. Après examen du contentieux frontalier qui oppose la Zambie à la République Démocratique du Congo, la SADC saisie par la RDC vient de décider que les localités de Kibanga et de Kalubamba font partie de la République Démocratique du Congo. Il a été donné 7(sept)jours à l’Armée Zambienne pour évacuer ses troupes” lit-on dans le compte rendu de cette reunion.

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Fiston MAHAMBA
K. MAHAMBA WA BIONDI, connu sous le nom de plume "Fiston Mahamba Larousse" est diplômé en sciences de l'environnement et développement durable à l'Institut Supérieur de Développement Rural à Beni. Journaliste basé dans la partie Orientale de la République Démocratique depuis 2012, il s'est forgé dans l'exercice de ce métier après plusieurs formations de journalisme au Deutsche Welle Akademie, le centre de développement médias de la radiodiffusion publique Allemande. En 2018, il s'inscrit à l'École Supérieure de Journalisme de Lille pour parfaire une licence en journalisme multimédia. Ancien officier de communication au sein des Nations Unies, il poursuit un Master2 en Techniques des Métiers de l'Information à l'Université Nazi Boni (Burkina Faso) /Université Lumière Lyon (France). Son livre "Ebola: Fixers, ces boucliers non immunisés" est en cours d'édition. Journaliste et chercheur spécialisé sur la région orientale de la République Démocratique du Congo et les Grands-Lacs africains, ses études se focalisent sur les ressources naturelles, la santé, les conflits... Ses domaines de travail journalistique sont orientés vers l'environnement, le développement, l'emploi, les nouvelles technologies, l'agriculture, la politique, la culture,... qu'il couvre en écriture et images.

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