Le media « La Voix de l’Amérique » pour l’Afrique (VOA-Afrique) et plusieurs internautes publient des posts illustrés par des vidéos et photos des militaires caucasiens en ville de Goma en les qualifiant des mercenaires appartenant au groupe Wagner qui est une organisation paramilitaire russe, qui œuvre dans le but d’assurer la défense des intérêts de ses partenaires. Il s’agit d’une fausse information. Ces hommes en armes ne sont ni du groupe Wagner moins encore russes. Ils s’agit des instructeurs pour la plus part roumains, qui forment les militaires des Forces armés de la république démocratique du Congo constate Congo Check.

« À voir : des images rares de mercenaires du groupe Wagner en patrouille près de Goma » indique VOA dans une publication sur Facebook et Twitter qui a atteint près de 20 000 internautes rien que sur Twitter en 3 heures et généré des réactions sur Facebook.

Certains utilisateurs de Facebook ont cru en cette publication. C’est le cas de Claudino Kalonda qui n’a pas hésité de réagir : « nous aimons les russes que les choses soient bien claires, nous avons le droit de nous allier à qui nous voulons » , a-t-il écrit en commentaire.

Kinshasa et plusieurs sources parlent des anciens de la legion étrangère de la France

Le gouvernement congolais, contacté par Congo Check, a qualifié cela d’infox la publication de la VOA et exigé au média américain qui aurait pu se ressourcer à l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique en RDC, de retirer la publication. « Avec son réseau des correspondants, ses sources notamment au sein de l’ambassade des Etats Unis de l’Amerique en RDC, un tel tweet ne pouvait pas émaner de la voix de l’Amérique. Le groupe Wagner n’est pas présent en RDC ! Prière de retirer ce tweet pour préserver la réputation et la crédibilité de VOA » a répliqué Patrick Muyaya, Porte-parole du gouvernement et ministre de la communication et medias en RDC, qui a aussi tagué le tweet de la VOA.

Une source au sein du service de communication attaché à ces instructeurs des FARDC a révélé à Congo Check que que ces militaires étrangers « qui sont quasiment roumains sont bel et bien en RDC, y sont pour former les FARDC « à bien utiliser les armes lourdes et les engins militaires dont les drones ».

L’ONU parle des prestataires privés proches du groupe Agemira

Le dernier rapport final du groupe d’experts de l’ONU publié le 13 juin 2023 aborde le sujet sur ces militaires.

En juillet 2022, la Maison Militaire, dirigée par le général Franck Ntumba, a conclu un accord avec une nouvelle entreprise congolaise, Agemira RDC, dirigée par Olivier Bazin, de nationalité franco-congolaise. Agemira RDC employé ressortissants bulgares, biélorusses, géorgiens, algériens, français et congolais, dont 35 ont été déployés dans l’Est et 35 à Kinshasa. Agemira RDC était engagée contractuellement dans trois domaines : (1) la rénovation et augmenter les moyens aériens militaires de la RDC ; (2) la réhabilitation des aéroports dans l’est de la RDC (Bukavu/Kavumu et Beni) ; et (3) assurer la sécurité physique des aéronefs et des emplacements stratégiques. Dans le cadre du troisième domaine du contrat, Agemira RDC avait été chargée de fournir des conseils et des orientations stratégiques aux FARDC lorsque ces dernières étaient engagées dans opérations contre le M23 dans la province du Nord-Kivu.

Ce groupe est dirigé par Horatiu Potra, que le groupe des experts dit avoir rencontré lors de ses investigations.

Le groupe Wagner est sanctionné par l’Union européenne depuis 2021 et est considéré par les États-Unis, depuis le 20 janvier 2023, comme une organisation criminelle internationale, et comme une organisation terroriste par l’Ukraine, ainsi que d’autres pays à partir de février 2023.

Une telle désinformation, qui a pour intention de prouver que la RDC collabore avec le groupe Wagner, risque de nuire aux relations diplomatiques entre ce pays d’Afrique et ses partenaires occidentaux en ce temps de guerre où le gouvernement Congolais a besoin de plus des soutiens pour venir à bout du M23.

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Fiston MAHAMBA
K. MAHAMBA WA BIONDI, connu sous le nom de plume "Fiston Mahamba Larousse" est diplômé en sciences de l'environnement et développement durable à l'Institut Supérieur de Développement Rural à Beni. Journaliste basé dans la partie Orientale de la République Démocratique depuis 2012, il s'est forgé dans l'exercice de ce métier après plusieurs formations de journalisme au Deutsche Welle Akademie, le centre de développement médias de la radiodiffusion publique Allemande. En 2018, il s'inscrit à l'École Supérieure de Journalisme de Lille pour parfaire une licence en journalisme multimédia. Ancien officier de communication au sein des Nations Unies, il poursuit un Master2 en Techniques des Métiers de l'Information à l'Université Nazi Boni (Burkina Faso) /Université Lumière Lyon (France). Son livre "Ebola: Fixers, ces boucliers non immunisés" est en cours d'édition. Journaliste et chercheur spécialisé sur la région orientale de la République Démocratique du Congo et les Grands-Lacs africains, ses études se focalisent sur les ressources naturelles, la santé, les conflits... Ses domaines de travail journalistique sont orientés vers l'environnement, le développement, l'emploi, les nouvelles technologies, l'agriculture, la politique, la culture,... qu'il couvre en écriture et images.

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