Depuis fin mai, des publications sur les réseaux sociaux, dont Facebook, annoncent un projet onusien de mise en place d’une plateforme en vue de faciliter le commerce agricole entre la Russie et l’Afrique. Sur les réseaux sociaux, bon nombre d’internautes doutent de l’authenticité de cette information que Congo Check a pu authentifier
Sous plusieurs posts relatifs au sujet, notamment sur les pages Facebook «Agence Ecofin» et « Djata Infos 24 », Congo Check a relevé plusieurs commentaires qui assimilent la publication à une fausse information. « L’ONU ? C’est du sérieux ? », a commenté Sam Well.

Mettant également en doute la véracité de l’information, l’internaute DJibril Sanogo a commenté qu’il s’agit plutôt de « surveillance » et non de « facilitation ».

Pour vérifier l’information, Congo Check a consulté les canaux des agences onusiennes s’occupant du commerce. Les équipes de Congo Check ont alors découvert que ce projet de plateforme a été évoqué pour la première fois le 8 juin 2022 au cours d’un point de presse co-animé par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres et Rebeca Grynspan, secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED). « J’ai demandé à Rebeca Grynspan et à mon chef humanitaire, Martin Griffiths, de coordonner deux groupes de travail pour aider à trouver un accord global permettant l’exportation sûre et sécurisée de produits alimentaires ukrainiens à travers la mer Noire, et un accès sans entrave aux marchés mondiaux pour les nourritures et engrais russes », avait déclaré le chef de l’ONU. Ce jour-la, Rebeca Grynspan avait salué un accord « essentiel pour des centaines de millions de personnes dans les pays en développement » se refusant cependant de dire plus sur les contours du projet.

En mai 2023, l’agence Reuters a révélé en exclusivité le début de processus devant conduire à la mise en place de cette plateforme. Selon l’agence londonienne, la Banque africaine dimport-export Afreximbank sera également partie-prenante du projet, rappelant l’existence d’un accord depuis juillet 2022 qui oblige l’ONU à « aider la Russie à surmonter tout obstacle à ses exportations de céréales et d’engrais pendant trois ans ».

« Nous n’avons pas tourné la page de ce sujet qui sera une bouée de sauvetage pour la sécurité alimentaire », a déclaré Rebeca Grynspan à Reuters. Et de poursuivre : « Nous travaillons avec Afreximbank pour créer une plate-forme qui permettra une diligence raisonnable plus agile avec les clients pour se conformer aux sanctions, mais permettra les transactions de nourriture et d’engrais avec l’Afrique ».

Les doutes et les controverses sur l’existence de ce projet pourraient nourrir la spéculation sur le marché alors que l’Afrique dépend fortement de ses importations des céréales, principalement le blé, de la Russie et de l’Ukraine, deux pays en proie à une guerre depuis plus d’une année.

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