Visualisée par plus de 31.000 internautes avec plus de 1600 réactions en mentions j’aime, au-moins 290 commentaires et largement partagée plus de 170 fois, l’information selon laquelle les drones viennent de frapper Goma et Nyiragongo est publiée sur la page Facebook du Groupe CONGO NEWS+, suivie par plus de 762.000 personnes.
Méfiez-vous de cette fausse information.
« URGENT! LES DRONES FARDC VIENNENT DE FRAPPER GOMA ET NYIRAGONGO, KAVUMU EN FEU), écrit l’auteur de cette publication (1, 2, 3, 4 et 5)
Réaction des internautes
• Guyslain Fwamba « Voilà ce que nous attendions félicitations les patriotes »
• Edouard Shambuyi « Bravo FARDC »
• Paty Nora « Très bien notre gouvernement »
• Charly Diatezua « Elle fait ça pour avoir des vues.
Elle paraît sérieuse, mais, regardez le mensonge »
• Ir Milan Bin Kachuruzi « Nous sommes à Goma, il n y’a rien ici, arrêter cette folie de tromper la population pour rien. »
Contexte
Dans un climat sécuritaire très tendu dans la partie Est de la République Démocratique du Congo où le cessez-le-feu se fait toujours attendre par la population, les combats sont toujours signalés sur plusieurs lignes de front entre les armées pro-gouvernementales et les combattants du mouvement AFC/M23 dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu.
Les forces régulières passent à l’usage des drones et avions de chasse pour bombarder certaines positions du mouvement.
De cette situation, des rumeurs et fausses informations naissent dans tous les sens, parlant des prétendus bombardements dans d’autres zones où se retrouverait l’AFC/M23.
Vérification
Dans les différentes démarches menées par Congo Check, un contact téléphonique a été opéré avec quelques cadres de l’AFC/M23, le porte-parole adjoint de l’AFC/M23 a démenti la nouvelle.
« Une très fausse information », a répondu Oscar BALINDA, deuxième bouche autorisée de l’Alliance Fleuve Congo/M23 au téléphone de Congo check.
Nous avons également visité les différentes pages des leaders du mouvement Alliance Fleuve Congo/M23 sans trouver quoi quelque chose de ressemblance avec cette information. Facebook de l’AFC, X de Corneille Nangaa, Bertrand Bisimwa et Lawrence Kanyuka.
Congo Check s’est aussi entretenu avec quelques habitants de Goma et un à Nyiragongo, d’après Grâce Muray « Nous n’avons pas encore eu cette information et nous n’avons rien entendu », et pour un autre habitant qui n’a pas voulu donner son nom « concernant ces bombes, nous n’avons rien comme information, ça doit être faux vraiment ». Ndibenda Ndamuhanga Héritier qui fréquente régulièrement Nyiragongo, « Il n’y a de vrai dans tout ça, c’est une fausse information. Je suis à Nyiragongo vers OPRP, ici les gens n’ont même pas l’idée sur cette information », souligne-t-il.
Ce dont disent les journalistes sur cette question:
Congo Check a contacté plusieurs journalistes de Nyiragongo et Goma pour avoir leur version des faits. « D’où les gens tirent ces genres d’information ? », s’interroge Fidèle Kitsa, journaliste, collaborateur et ex-fact-checker chez Congo Check, et de préciser qu’« il s’agit d’une fausse information. »
« Très faux », nous a répondu Fiston Isemwami de la chaine Kivumorningpost, avant de rappeler que « cette Dame a beaucoup des fausses nouvelles, c’est sa spécialité ». Emmanuel Barhebwa, prestant à Radio Maria RDC/Goma et éditeur chez Kivu Nyota, un média en ligne, souligne également que cette information n’est connue de qui que ce soi, selon lui c’est « très faux, nous n’avons rien vu et rien entendu ».
Après un monitoring, aucun média (en ligne, radio ni télévision) n’a diffusé une pareille information.
De ces faits, toute information annonçant des frappes des drones dans la ville de Goma et Nyiragongo, est et demeure fausse jusqu’à la preuve du contraire.
La propagation des fausses informations peut amplifier son impact néfaste sur l’opinion publique, augmenter des tensions sociales, fortes émotions, comme la peur et le dégoût, ce qui augmente votre niveau de stress et peut aussi mener à de l’anxiété. Une confusion qui peut pousser à une prise de décision qui n’est pas dans son intérêt. Manque de confiance dans les institutions médiatiques, politiques et sociales.


