Depuis quelques semaines, une conversation téléphonique mettant aux prises une voix féminine, qui se présente comme ministre de la Jeunesse, et une voix masculine, présenté comme un responsable de la Police, circule avec un insistance sur les réseaux sociaux. Sur Facebook et Tiktok, elle est présentée comme celle de la ministre congolaise de la Jeunesse, Noella Ayeganagato. Méfiez-vous, il s’agit d’un détournement de contexte.
« Un appel téléphonique choc fuité sur les réseaux sociaux entre la ministre de la Jeunesse et éveil patriotique de la RDC, Noëlla Ayeganagato et un colonel de Police! », lit-on sur Facebook.

Un autre internaute prétend que cette conversation inaugure une guerre entre les deux personnalités.

Cependant, plusieurs détails dans la conversation ont mis les équipes de Congo Check sur la voie, notamment le destinataire de la correspondance de la ministre. Durant la conversation, la voix féminine évoque un service nommé DGPN, un acronyme inexistant en RDC. Une recherche avec ce mot-clé a permis d’établir qu’il s’agit de la Direction générale de la Police nationale, nomenclature de la police en France et dans plusieurs anciennes colonies françaises.
Aussi, à plusieurs reprises, la voix féminine évoque la différence des régions, un concept désuète en RDC qui a plutôt adopté le vocable « province ». Avec ces éléments, nos équipes ont effectué une recherche sur une probable altercation téléphonique entre une ministre et un responsable de la police en Afrique francophone.
Cette méthode a permis d’établir que la scène s’est déroulée en 2019 au Congo Brazza, opposant la ministre Destinée Doukaga et le directeur général adjoint de la Police, le colonel King Obami Itou.
Au Congo Brazza, l’affaire avait fait grand écho. Cinq ans plus tard, Obami Itou est passé du grade de colonel à général, devenant le commandant des Forces de police au Congo Brazza. De son côté, Destinée Doukaga n’occupe aucune fonction officielle actuellement. Interrogé sur cette polémique, le cabinet de la ministre Ayeganagato a refusé de commenter cette affaire.