La partie orientale de la RDC est une région qui connait depuis plusieurs décennies une grande activité des groupes armés nationaux et étrangers. Faisant allusion à cette situation la page Facebook « Celine Lapatriote », affirme que depuis 20 ans, les sociétés minières basées dans l’est de la République Démocratique du Congo n’ont jamais été la cible d’une quelconque attaque d’un groupe armé nonobstant les tueries enregistrées dans cette partie du pays.
Après vérification, Congo check a constaté que cette affirmation soulevée par l’auteur de cette publication n’est pas vraie en se basant sur les articles publiés par plusieurs médias nationaux et internationaux traitant d’actualité congolaise.
« Ça fait plus de 20 ans que les groupes armés opèrent dans l’Est du pays. Pourquoi aucune entreprise minière qui exploite à l’Est n’a été attaquée ? Pourtant elles exercent leurs activités dans les mêmes zones où la population est massacrée », lit-on sur cette publication partagée une vingtaine de fois.
🔴 Ça fait + de 20 ans que les groupes armés opèrent à l’Est du pays. Pourquoi aucune entreprise minière qui exploite à l…
Publiée par Celine Lapatriote sur Mercredi 12 mai 2021
Pourquoi cela est faux
En 2019 par exemple, deux attaques visant la plus importante société minière opérant dans la province du Nord-Kivu, la société minière de Bisunzu ( SMB ) avaient été répertoriées. La première attaque s’était perpétrée la nuit du 28 février au 1er mars faisant trois victimes dont un policier. Selon le média international la voix de l’Amérique, cette attaque avait ciblé le dépôt de coltan et de cassitérite.
L’autre attaque contre la même société minière date du 11 mai 2019. Elle avait ciblé son périmètre minier faisant un mort dans le rang des assaillants.
Dans la province voisine du Sud-Kivu, toujours le même média rapporte que la société aurifère Twangiza Moning avait fait un décompte de quatre morts et un blessé, lors d’une attaque ciblant un camp d’agents de cette société en février 2017.
A 2018, le média en ligne Politico.cd avait rapporté une attaque contre la société minière Banro au Maniema. Selon ce média, l’attaque avait eu lieu plus précisément à Namoya, et s’était soldée par plusieurs blessés enregistrés et des dégâts matériels.
Quelques mois plus tard, soit le 24 septembre 2019, RFI note que la société aurifère canadienne Banro a décidé la suspension de ses activités dans quatre de ses filiales dans l’Est de la République démocratique du Congo pour des raisons sécuritaires, ainsi que le contrat de travail de tous leurs employés en raison d’un cas de force majeure », note son président et directeur général Brett Richards dans une lettre adressée à l’inspecteur général du ministère du Travail.
Ces entités sont Namoya Mining SA, Lugushwa Mining SA, Kamituga Mining SA et Banro Mining Congo SA. Brett Richards note que « de nombreuses difficultés ont entravé les opérations minières desdites entités ».