« Après 4 mois de détention à l’ANR et à Makala: François Beya en liberté provisoire ». C’est le titre d’un article publié dans le média en ligne « 24sur24.cd » le 30 mai dernier. Pourtant, l’information est fausse.
Selon ce média kinois qui cite « plusieurs sources concordantes », l’ancien conseiller spécial du Président en matière de sécurité aurait bénéficié de cette remise en liberté provisoire depuis dimanche soir (29 mai, NDLR) après la fin de l’instruction de son dossier au parquet. Depuis, le post a généré près de 30 partages, suscitant au passage un sentiment de soulagement dans le chef de plusieurs internautes. « Que Dieu soit loué, Lui qui libère les prisonniers », a notamment commenté Sampaio Khienze alors que Henry Lomboto a invité tout celui « qui refuse cette liberté provisoire » à se pendre. Pierre Chot Kapend lui s’est interrogé en ces termes : « De la tentative du coup d’Etat à la liberté provisoire sans jugement ? ».
Pourtant, le mouvement Free François Beya qui milite pour le respect des droits fondamentaux de François Beya dément formellement cette information. Approché par Congo Check, un de ses membres, qui a préféré ne pas être cité a parlé d’une tentative de manipulation. « C’est faux. D’ailleurs nous sommes concentrés sur le procès qui s’ouvre bientôt à Kinshasa. La liberté provisoire n’est pas dans nos objectifs. Pour nous, c’est l’acquittement pur et simple, mieux, la fin de cette détention arbitraire », nous a-t-il répondu.
Nous avons également visité le greffe de la Haute cour militaire au Nouveau palais de justice de Kinshasa pour plus d’éclairage. De manière officielle, le greffier divisionnaire nous a confirmé que le procès Beya s’ouvre ce vendredi dans cette juridiction qui sera en audience foraine à la prison de Makala où il est toujours en détention.
En recherchant des informations sur cette prétendue remise en liberté, nous sommes également tombés sur un tweet de la journaliste Rachel Kitsita qui dément cette information. « Nous avons lu ensemble avec François Beya tout ce qui est écrit sur lui. Non, il n’a pas bénéficié d’une liberté provisoire. La liberté provisoire n’a jamais été sollicitée », lui avait répondu un membre de la famille Beya.
Pour raisons de sécurité, plusieurs personnes contactées ont refusé d’émettre des commentaires. D’autres par contre ont accepté de parler, préférant cependant ne pas voir leurs identités être divulguées.