« L’honorable Delly Sessanga, un donneur de leçons du régime actuel fut un ancien rebelle du M23 ». L’affirmation est largement relayée sur Facebook depuis quelques jours. Certaines personnalités s’en servent pour condamner « l’amorphisme » prétendu du président du parti politique Envol face aux attaques du M23. Pourtant, l’histoire de ce mouvement atteste que le député national n’en a jamais fait partie.

En effet, le M23 (Mouvement du 23 mars) a vu le jour en 2012, des cendres de l’ex-CNDP de Laurent Nkunda. Il tire son nom de l’accord de paix signé le 23 mars 2009 entre l’Armée congolaise et ce groupe rebelle dont les unités ont été alors brassées avant de se mutiner trois ans plus tard.

Approché pour commenter la publication, le président d’Envol a préféré faire remarquer son parcours politique qui ne colle pas à cette affirmation. En effet, c’est depuis 2006 qu’il est sans interruption député national et siège à l’Assemblée nationale de Kinshasa.

Interrogé à ce sujet, le journaliste Dorian Kisimba, proche de Sesanga, a expliqué : « Comment pouvait-il être rebelle dans un mouvement né après son élection à l’Assemblée nationale ? Cependant, il faut noter qu’il a bien fait partie du RCD-Goma en 1998, puis du RCD-KML au début des années 2000, deux mouvements rebelles. Il était à chaque fois dans la branche politique, cela n’empêche pas que certains lui collent l’étiquette d’ancien rebelle, mais il ne s’agit nullement du M23 ».

Congo Check a par la suite tenté de procéder par des recherches avec des mots-clés croisés « Sesanga M23 » et « Sesanga rebelle » sans retrouver d’occurrence probante. Aussi, il faut noter que Sesanga a, contrairement aux allégations de ces publications, condamné à plusieurs reprises les actes du M23. « Je réprouve et condamne les actes de violence et de guerre contre nos populations du Nord Kivu: Kibumba et la ville de Goma. Soutien à nos forces armées pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens et maintenir l’intégrité de notre frontière. Que Dieu protège la RD Congo », avait-il posté dans un tweet du 25 mai dernier.

Cette rumeur est de nature à discréditer le député national à quelques mois des élections, période durant laquelle les fakenews apparaissent comme une arme de campagne afin de salir l’adversaire.

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