Vendredi 26 mars, une publication sur la page Facebook Fredrick Wangabo Mwene Ngabo, affirme avoir appris que 35 tonnes d’armes et munitions illégales et 100 kg de cocaïne appartenant à la MONUSCO en provenance de Mumbai en Inde ont été saisis au port de Mombasa au Kenya. Selon la publication qui a généré une dizaine de réactions, la cargaison interceptée au port de Mombasa au Kenya était transportée par un navire norvégien en provenance de l’Inde. Attention, l’information date de 2015.
« Je viens d’apprendre d’un collègue de confiance à l’ONU que plus de 35 tonnes de munitions et armes illégales et 100 kilogrammes de cocaïne appartenant à l’ONU-MONUSCO en RDC en provenance de Mumbai en Inde via un navire norvégien ont été saisis au port de Mombasa au Kenya @antonioguterres. Les habitants de la RDC ont beaucoup souffert pendant si longtemps et la seule chose qu’ils demandent à l’ONU est de faire partie de la solution et non du problème. Cette même situation s’est produite dans la même zone avec le même groupe de personnes de la même manière en 2015. En outre, il est important de mentionner qu’à plusieurs reprises des véhicules de l’ONU ont été repérés dans l’est de la RDC transportant des minéraux de sang illégalement. Pour dire le moins, c’est honteux », lit-on sur le compte de Fredrick Wangabo Mwene Ngabo. L’information a été écrite en français et en Anglais puis partagée dans d’autres plateformes sur Facebook.
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Réactions des internautes
En parcourant les commentaires, nous avons remarqué que certains internautes ont cru à l’infox.
« Au moins cette fois-ci ce n’est pas “Tshilombo” qu’on a voulu amener à la crucifixion ou taxer de complice quant a ce, plutôt l’ONU, cette organisation hypocrite de par sa mission vague du monde, et dont les abus ne sont plus à cachés. On est donc incapable d’user d’un langage désobligeant mais s’arrange à opérer un choix minutieux des mots pour la (ONU) caresser de le sens des poils,…, », commente Malcolm X. Mukadi.
« Finalement, c’est tout le monde qui organiserait une cabale et combine contre la RDC. Après l’avoir appris, quelle a été ta première intervention cher Fredrick Wangabo MweneNgabo » ? Demande Bruce Nipo.
« Aimerance Kayeye, le fait que je sois aux Nations Unies ne signifie pas que je soutiens ou accepte la criminalité commise par certains individus aux Nations Unies contre la nation de RDC ou contre toute autre nation du monde », a réagi dans sa publication Fredrick Wangabo MweneNgabo.
L’auteur de la publication n’a pas précisé la date à laquelle cette information est apparue. Contacté par Congo Check, il a expliqué avoir recu la nouvelle le 25 mars.
« J’ai eu l’information jeudi 25 mars, j’ai pris le temps de la vérifier avec les services de la MONUSCO et le Kenya. C’est après vérification, que j’ai publié mes résultats hier vendredi 26 mars 2021 », précise à Congo Check Fredrick Wangabo MweneNgabo.
Mise en contexte
Le 25 septembre 2015, un navire Norvégien transportant du matériel de la MONUSCO pour le contingent Indien basé en RDC avait été intercepté par la police maritime au port de Mombasa au Kenya. Selon la BBC, la police avait déclaré que des fusils et des grenades propulsées par roquettes faisaient partie des armes trouvées à bord, avait déclaré aux médias le chef de la police de Mombasa, Francis Wanjohi. Hoegh Autoliners, propriétaire du navire, avait déclaré à la presse que ses navires ne transportent pas d’armes et qu’ils n’étaient pas au courant de la présence des armes dans le navire. Vous pouvez lire l’intégralité de l’article de la BBC en cliquant ici
https://www.bbc.com/news/world-africa-34358319
Réaction de l’ONU
Dans un point de presse quotidien du Bureau du porte-parole du Secrétaire général du 24 Septembre 2015, Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU à l’époque répondant aux questions des journalistes avait évoqué cette question.
En fait, il y avait un navire venu de Mumbai à Mombasa, transportant du matériel appartenant aux contingents pour les unités indiennes de maintien de la paix servant à la MONUSCO. Des armes ont été découvertes par les autorités kényanes comme faisant partie du matériel légitime et déclaré appartenant aux contingents. L’enquête est en cours. Ce qui semble avoir très bien pu arriver, c’est que les armes ont été déclarées dans la facture d’atterrissage fournie par l’expéditeur, mais nous ne sommes pas… Cette partie n’a pas été transférée sur le manifeste. Sur la question de la poudre blanche qui a été trouvée autour des véhicules, c’est bien le cas. Les autorités kényanes vérifient. Encore une fois, d’après ce que nous comprenons de Mumbai et des expéditeurs, c’est que souvent, sur les véhicules neufs, il y a de la poudre anti-humidité qui entoure les pneus pour les longs envois, qui est une poudre blanche. Donc, de toute façon, les autorités kényanes font des tests », avait précisé Stéphane Dujarric. Vous pouvez lire l’intégralité de ce point de presse ici
https://www.un.org/press/en/2015/db150924.doc.htm
D’après la BBC, le navire norvégien est resté bloqué dans le port Kenyan de Mombasa pendant plus d’une semaine parce qu’il était soupçonné de transporter de la drogue et des armes illégales. Il avait été libéré une semaine après. Les tests de dépistage de drogues effectués sur une substance trouvée autour de certains des véhicules des Nations Unies ont été négatifs, avait déclaré la police. Les véhicules ont pu être rechargés à bord avant le départ du navire, mais la police a conservé les armes. Les fusils et les grenades propulsées par roquettes, qui figuraient parmi les armes trouvées à l’intérieur des véhicules de l’ONU, seraient livrés sous escorte kenyane aux Casques bleus indiens en RD du Congo, a déclaré le commandant de la police du comté de Mombasa, Francis Wanjohi.
Mathias Gillman, évoque une ancienne information
Pour le passé au présent à ce sujet, Congo Check a contacté
Mathias Gillman, l’actuel porte-parole de la MONUSCO, dit n’est pas vouloir commenter une information datant de 6 ans.
« Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise sur une information qui date de 2015. Je ne sais pas pourquoi il y a des photos comme ça qui circulent. Les gens mal intentionnés font circuler des fausses informations, s’il y avait vraiment de la cocaïne dans un navire ou dans des véhicules de la MONUSCO, je crois que cela devrait être un grand scandale que ça. Bref, nous n’avons aucun commentaire supplémentaire à faire concernant cet incident datant de six ans », confie à Congo Check, Mathias Gillman.
Dans son rapport du 05 juillet 2005 sur la RDC rédigé à Londres https://www.amnesty.org/download/Documents/80000/afr620062005fr.pdf Amnesty International avait évoqué le flux d’armes à destination de l’est du pays.