Attention, ces affirmations reliant le missile russe Satan II aux minerais congolais ne sont pas prouvées

« Le médecin chimique nucléaire américain Mr John Golden confirme que le missile russe nommé Satan 2 a été fabriquer en 80% avec des minerais congolais ». Cette affirmation fait partie d’une longue publication qui circule sur les réseaux sociaux. Pourtant, aucune source factuelle ne la confirme.

Sur Facebook, nous avons retrouvé cette publication sur la page « Actualité Des Arts Goma » où elle compte de 4.000 partages.

Approché pour expliquer le contexte de cette affirmation, l’administrateur de ladite page Facebook nous a avoué avoir vu l’information sur Internet sans apporter plus de détails. Nous avons alors entrepris de retrouver ces propos, sans succès. En effet, nous n’avons retrouvé aucune trace de John Golden, médecin chimique nucléaire (une discipline du reste inexistante). Aussi, en introduisant le contenu de ces publications sur Google, les seuls résultats nous ont ramené vers les pages Facebook congolaises. Le Centre régional d’Etudes nucléaires de Kinshasa (CREN-K) que nous avons contacté a également démenti cette allégation. « C’est impossible. Le CGEA est au courant de toutes les sorties de minerais en RDC, encore plus quand il s’agit des matières nucléaires », explique le professeur Luyindula, scientifique au CREN-K.

Que retenir de Satan II ?

Contrairement à ce qui se dit sur les réseaux sociaux, le RS-28 Sarmat dit Satan II n’est pas encore entré en activité. La production de Sarmat (Satan 2) a débuté à Krasmash, une filiale de construction de machines de l’Agence spatiale russe située dans la ville sibérienne de Krasnoïarsk vers les années 2000 en vue de remplacer les missiles R-36M2 Voevoda. « La Russie a achevé son premier prototype vers fin de 2015. En décembre 2017, elle a effectué son premier test d’éjection de silo du Sarmat soldé par des lacunes techniques avec le système de lancement. (…) », renseigne le site spécialisé Missile Threat.

Satan II est un missile à carburant liquide à trois étages d’une portée de 18 000 km et d’un poids au lancement de 208,1 tonnes métriques. Il mesure 35,3 mètres de long et 3 mètres de diamètre. Selon les médias russes, Sarmat peut charger jusqu’à 10 grosses ogives, 16 plus petites, une combinaison d’ogives et de contre-mesures, ou des véhicules hypersoniques boost-glide.