Attention, aucune université congolaise n’a rendu obligatoire la présence d’un fiancé à la soutenance des travaux de fin d’études

Un document intitulé « Communiqué » attribué à la Faculté de pétrole, gaz et énergies renouvelables de l’Université de Kinshasa prétend qu’une décision aurait été prise par l’UNIKIN pour qu’aucun étudiant ne puisse défendre un travail de fin d’études sans la présence « obligatoire » d’un fiancé. Comme à l’UNIKIN, ce même document avec en-têtes d’autres institutions universitaires congolaises sont également en circulation. Congo Check a pu établir que ces documents sont faux.

« Conformément à la décision prise lors de la réunion tenue avec le comité de gestion de l’Université de Kinshasa au Bureau du Doyen de la Faculté de Pétrole, Gaz et Énergies Renouvelables (PGER), une décision a été prise d’informer toute la communauté de l’université que la présence du fiancé est obligatoire le jour de la défense, personne ne défendra sans fiancé », lit-on dans ce communiqué, posté notamment sur la page « Unikin réalités ».

Suivi par près de 6.000 internautes, le blogueur Mister Phil’s a également partagé le dit communiqué.

Un document avec le même contenu est également attribué à l’Institut supérieur de commerce de Kinshasa.

L’Université de Goma est également tombée victime du canular.

Sur les réseaux sociaux, ces communiqués ont été diversement commentés, certains internautes comme Gloire Eli Fischer Nzita criant à un « acharnement » contre les célibataires. « Qu’est-ce que le fiancé a à avoir à avec la défense de mon mémoire ? Ça c’est jouer avec notre personne, sérieux. Ils doivent se rendre compte qu’ils nous donnent le dégoût d’être finaliste hein! Donc, il veut nous dire que le fiancé fera partie des membres du jury ou quoi? », a répliqué Josephine Bwatona.

Face à la polémique, Congo Check a consulté dans un premier temps les sources officielles numériques de l’Unikin, notamment le site internet et la page Facebook, sans trouver les traces de ce communiqué. Approché, l’étudiant Nathan Otshudi, Délégué facultaire adjoint à la Faculté Pétrole de l’UNIKIN a réfuté l’authenticité du document. « Nous l’avions tous vu sur le réseau social mais l’information n’est pas véridique. La faculté n’a jamais fait une quelconque réunion sur cette affaire de fiancé », a-t-il répondu à Congo Check.

Du côté du bureau du doyen de la Faculté de pétrole, gaz et énergies renouvelables, l’on évoque également une fausse information. « C’est une blague des certains étudiants plaisantins non identifiés ayant pris une certaine envergure sur les réseaux sociaux touchant plusieurs autres institutions ou facultés », a répliqué le bureau du doyen au téléphone de Congo Check. Chef de département d’exploration-production de la Faculté PGER de l’Unikin, le professeur Ruben Koy Kasongo a également répondu aux sollicitations de Congo Check. « Pas vrai », a-t-il répondu. « Elle est fausse, méfiez-vous de ça », a enfin tranché le recteur de l’UNIKIN.

Comme à l’UNIKIN, l’ISC et l’UNIGOM n’ont pris pareille mesure. « C’est faux, ce communiqué n’a jamais été affiché dans nos valves. Quand on a vu la publication, on est allé se renseigner au Secrétariat académique qui nous a calmés », a confié Syntyche Kisenda, finaliste au département informatique de l’ISC Kinshasa. Sur ses plateformes numériques, l’UNIGOM a également démenti cette information.

Approchés par les équipes de Congo Check, les services de communication du ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire a balayé cette « fausse rumeur ». « Ce n’est pas vrai et ça ne le sera jamais », ont-ils confié.
Ce communiqué faussement attribué à l’UNIKIN, en plus de nuire à l’image de marque de cette institution, est une forme de discrimination et une atteinte aux droits humains.