Début août, une publication Facebook de la page « Lisette Lisa Mongendu », renseigne que l’église catholique a démenti l’information d’après laquelle ses paroisses ont été attaquées par les inconnus dans la province du Kasaï-Oriental. Méfiez-vous, c’est une infox.

« RDC: l’Église catholique dément les informations sur la profanation des ses paroisses dans la province du Kasaï-Oriental », note faussement cette publication partagée 68 fois.

Contexte de l’infox

1. Le post est publié quelques jours après les attaques visant l’église catholique à Kinshasa et au Kasaï

2. Pendant ce temps, des communiqués condamnant ces violences surgissaient de tout bord notamment dans le camp du parti au pouvoir l’UDPS

3. L’UDPS méconte de la position actuelle de l’église catholique sur la désignation du président de la CENI.

L’infox date du 4 août dernier, depuis, elle a généré 217 mentions j’aime. Parcourant les 53 commentaires, plusieurs internautes ont dénoncé l’intention des militants de l’UDPS, tendant à ignorer les violences contre l’église catholique dans la province du Kasaï-Oriental : « Maman, il y a eu profanation, mais pas comme on a voulu nous le faire voir avec les images venant du Nigeria par exemple, et ce ne sont pas les militants de l’ UDPS qui ont fait ça », affirme Jacques Mpunga.

« Le mal est déjà fait, assumez-vous. La théorie du complot est l’arme utilisée par les ennemis. La seule question qu’on se posera toujours à qui profite le crime ? », commente Patrice Luyeye.

Face à l’ampleur qu’a pris cette infox, Congo check a parcouru les médias nationaux et internationaux traitant de l’actualité congolaise, sans trouver aucun lien allant dans le sens où l’église catholique a démenti l’information sur la profanation de ses églises au Kasaï.

Pourquoi cela est faux

Fin juillet, au moins 11 églises catholiques et un projet piloté par des religieux catholiques avaient été profanés par des inconnus dans le diocèse de Mbuji-Mayi, dont le siège est basé dans la province du Kasaï-Oriental. C’est Monseigneur Bernard Emmanuel Kasanda qui l’avait confirmé dans un message publié samedi 31 juillet. Parmi les paroisses profanées figurent la cathédrale Saint Jean-Baptiste de Bonzola de Mbuji-Mayi et plusieurs autres du doyenné de l’Est basé en territoire de Ngandajika dans la province de Lomami dont Saint Amand, Sainte Bernadette de Nkolongo. A celà s’ajoute Saint Vincent de Paul de Nkuadi, Christ Roi de Kansansa et bien d’autres.

Des auteurs avaient emporté des tabernacles, vases sacrées, pierres et nappes d’autel, ciboires, meubles et statues du sacré-coeur de Jésus et de la vierge Marie.

« Il s’agit des actes délibérés de profanation, des actes ignobles et particulièrement révoltant. L’église est le lieu de la rencontre entre Dieu et son peuple. Profaner les paroisses, les objets sacrés ainsi que les lieux de culte, n’est-ce pas commettre un péché grave, un sacrilège, une profonde abomination ? Tous ces actes ne peuvent pas ni passer sous silence ni nous laisser indifférent »,  avait dénoncé l’évêque du diocèse de Mbuji-Mayi, Mgr Bernard Emmanuel Kasanda.

Dimanche 1er août, le chancelier de l’archidiocèse de Kinshasa, l’abbé Georges Njila, avait aussi dans un  message, condamné l’attaque contre l’archevêché de Kinshasa et des menaces proférées à l’encontre du cardinal Fridolin Ambongo :

« Nous désapprouvons fermement ces actes ainsi que leurs conséquences et invitons tous les fidèles catholiques à rester extrêmement vigilants », avait-il souligné.

Ces violences s’étaient enregistrées, 48 heures après des divergences sur le choix du président de la Commission électorale de la République démocratique du Congo. Six confessions religieuses, sur huit officiellement reconnues, ont déposé le nom de leur candidat, Denis Kadima, sans l’accord des Églises catholique et protestante qui ont la présidence de la plateforme des confessions. Ces deux confessions religieuses accuseraient Denis Kadima d’être le choix du pouvoir en place.

 « Nous condamnons fermement ces actes contre les édifices de l’église catholiques à Mbujimayi et à Kinshasa même si nous contestons la position des dirigeants catholiques à commencer par le cardinal Ambongo », avait déclaré Augustin Kabuya, secrétaire général du parti présidentiel, UDPS. 

 « Personne ne peut profiter de la situation politique actuelle, de la position des responsables de l’Église catholique pour s’en prendre à leurs édifices », avaut-il ajouté.

Originaire du Kasaï, le Président Félix Tshisekedi avait fait le plein des voix à la présidentielle de décembre 2018.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here