Dans une publication faite le dimanche 31 août dernier, la page Facebook de Remy Ngono affirmait que le Burkina Faso allait désormais recourir aux serpents et à la sorcellerie dans sa lutte contre le terrorisme. Les vérifications faites par Congo Check ont montré que ces propos ont été tenus par un paneliste lors d’une conférence organisée sur le terrorisme au Sahel par Agora Géopolitique, le 27 Aout dernier à Ouagadougou et non par un officiel du gouvernement.
Le Burkina ne va pas recourir aux serpents et à la sorcellerie pour défaire le terrorisme
Basseratou Kido, journaliste Burkinabée et promotrice du média en ligne Mousso News, a répondu aux questions de Congo Check sur la question. « Ce n’est pas vrai. Certes, Kalifara Sere l’a dit, mais le gouvernement n’a rien décidé dans ce sens », a-t-elle déclarée.
« Kalifara Sere a tenu ces propos sous forme de questionnements ».
Atiana Serge Oulon, journaliste et écrivain Burkinabé, a pour sa part, apporté une précision par rapport aux propos de Kalifara Sere. « Kalifara Sere (ancien secrétaire général du ministère de l’administration territoriale du Burkina Faso) a tenu ces propos sous forme de questionnements : comment on n’arrive pas à compter sur nos pouvoirs ancestraux pour faire face à l’ennemi venu d’ailleurs ? » s’est-il interrogé.
« Il a évoqué l’attachement des populations à la terre, caractère sacré de la terre et l’existence des fétiches. Cela pour faire savoir que les pouvoirs ancestraux permettaient de mettre à contribution dans une guerre, les abeilles, les serpents et autres animaux. Tout ceci, sans demander de recourir aux abeilles et autres animaux pour venir à bout du terrorisme », a conclu Atiana Serge Oulon.
La page Facebook du média Minute.bf a également traité le sujet lié à cette conférence.
Contactée par Congo Check, la rédaction de Minute.bf a déclaré n’être pas au courant d’informations relatives à une décision du gouvernement de recourir à la magie comme stratégie anti-terroriste.
Pour rappel, le Burkina-Faso est parmi les pays d’Afrique de l’Ouest qui font face à une montée du terrorisme sur son territoire. Plusieurs vies humaines ont été fauchées par la recrudescence des attaques jihadistes dans plusieurs régions de ce pays. La désinformation est une entrave aux stratégies de lutte contre ce fléau, qui passe par des prises de décisions communautaires et gouvernementales sur base d’informations factuelles.