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Non, le ballon de la société Google qui a atterri à Buta n’a pas violé l’espace aérien de la RDC

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Suscitant plusieurs interrogations sur les réseaux sociaux, l’atterrissage dans la province du Bas-Uelé d’une montgolfière de la société Google, distribuant la connexion internet dans les zones rurales de l’Afrique, continuent à faire plusieurs échos.

Les derrières réactions sont celles indiquant que cet engin volant a violé l’espace aérien de la République Démocratique du Congo. Cette affirmation, émanant même des autorités administratives locales est fausse conclut Congo Check, qui s’est référé aux déclarations de l’autorité de l’aviation civile de la RDC et de la compagnie Loon, filiale d’Alphabet, la société mère de Google.

Plusieurs internautes ont également commenté l’article de Congo Check, rétablissant la vérité sur la nature de l’engin, avançant des doutes sur une probable violation de l’espace aérien congolais.

“L’espace aérien congolais a été violé. N’est-ce pas qu’on paie chaque minute de survol de l’espace aérien d’un pays?” lançait un internaute en commentaire sur l’article publié sur la page Facebook de Congo Check avant qu’un autre rajoute : ” Notre pays est violé partout : il y a viol terrestre (ndlr= limites terrestres) par nos voisins et violation aérienne par les pays les plus éloignés voilà l’exemple frappant, donc notre pays est vraiment envié par l’extérieur. Faisons tellement attention”.

Au lendemain de l’atterrisage de l’engin, le gouverneur de la province du Bas-Uelé avait déclaré dans un entretien avec Congo Check et via les autres médias que les services locaux de l’aviation n’étaient pas informés sur un probable atterrissage d’un engin volant dans son entité.

“Ce qui nous intrigue est que ni les services de renseignements moins encore les autorités de l’aviation locales déclarent n’avoir aucune information sur le survol de l’espace aérien congolais par cet appareil. C’est ce manque de transparence qui nous fait poser beaucoup de questions autour de l’enjeu que cacherait cet engin” declarait Valentin Senga, qui confirmait que deux de trois agents envoyés dans son entité par l’agence de voyage Jeffrey Travels mandatée pour récupérer l’engin ont été arrêtés.

L’Autorité de l’aviation civile de la RDC confirme avoir autorisé l’atterrissage de la montgolfière

Dans une lettre envoyée le 26 août dernier au gouverneur de la province du Bas-Uelé, vue par Congo Check, Tshiumba Mpunga Jean, directeur général de l’Autorité de l’Aviation Civile de la RDC demande à Valentin Senga d’apporter assistance à l’équipe de Jeffery Travels, chargée de récupérer le ballon et le matériel de la société américaine Google/Loon.

“Cette société américaine a signé un mémorandum d’entente avec la RDC, qui permet entre autre d’apporter assistance à une équipe au sol en cas de défaillance d’un ballon stratosphérique ou d’un éventuel atterrissage forcé sur le sol de la RDC comme cela a ete le cas dans votre jurisdiction le 24 aout dernier” écrit la lettre de cette institution, qui régule le secteur aérien en République Démocratique du Congo.

Dans une déclaration officielle d’un porte-parole de la société Loon envoyée par courier électronique à Congo Check, il est mentionné que l’atterrissage contrôlé d’un ballon stratosphérique de Loon été effectué de manière sûre et sécurisée après coordination avec les responsables locaux du contrôle aérien de la RDC.

“Je peux confirmer que Loon a effectué un atterrissage contrôlé d’un de nos ballons stratosphériques dans cette région. Cet atterrissage a été effectué de manière sûre et sécurisée après coordination avec les responsables locaux du contrôle aérien. Cet atterrissage a été spécifiquement approuvé par l’autorité de l’aviation civile (AAC)” écrit la déclaration traduite de l’Anglais par Congo Check.

“Selon les procédures d’atterrissage de Loon, un parachute s’est déployé et le ballon a été amené au sol à une vitesse relativement faible dans une zone isolée. A aucun moment, il n’a représenté un risque pour la population locale. Une équipe de récupération de Loon est déjà sur place pour récupérer le ballon et ses composants” indique ce mail envoyé par Scott Coriell, membre de Peakpublicaffairs, une entité de communication de Loon.

L’arrestation de deux membres d’une équipe mandatée par Loon à Buta confirme le mode opératoire de cette société lors d’atterrissage de ses ballons

Le gouverneur Valentin Senga Paysayo a confirmé à Congo Check l’arrestation de deux personnes qui se dirigeaient vers les lieux dans le but de récupérer la montgolfière.

“Deux sujets dont un congolais et un Pakistanais arrivés à Buta hier et qui disaient être venus de Kisangani pour la recherche de cet engin ont été arrêtés pour interrogatoire afin d’en savoir un peu plus sur leur mission. Ils sont membres d’une équipe de trois personnes. La troisième personne qui serait ingénieur spécialisé sur ce genre d’engin est en route pour Buta car étant resté hier à plus de 80 kilomètres de la ville quand ses collègues ont progressé vers Buta pour localiser l’appareil” expliquait le 25 août dernier cette autorité administrative dans un entretien téléphonique avec Congo Check.

“Lorsqu’un ballon est prêt à atterrir, le gaz de sustentation qui maintient le ballon en altitude est libéré et un parachute se déploie automatiquement pour contrôler l’atterrissage. Les atterrissages sont effectués en étroite coordination avec le contrôle aérien local. Une fois le ballon posé, nous disposons d’équipes de récupération spécialement formées qui collectent le matériel du ballon” poursuit le document.

À propos de l’atterrissage de ses ballons, la société technologique Loon indique que ces engins sont surveillés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 par son équipe d’ingénieurs de vol. “Nous maintenons une télémétrie continue et des liens de commande avec chaque ballon, en suivant la position à l’aide du GPS. Chaque minute, nous recevons de chaque ballon environ 2 000 contrôles de santé et points de télémétrie qui nous indiquent le moment opportun pour faire atterrir un ballon”.

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Fiston MAHAMBA
Fiston MAHAMBA
K. MAHAMBA WA BIONDI, connu sous le nom de plume "Fiston Mahamba Larousse" est diplômé en sciences de l'environnement et développement durable à l'Institut Supérieur de Développement Rural à Beni (RDC). Journaliste basé dans la partie Orientale de la République démocratique du Congo depuis 2012, il s'est forgé dans l'exercice de ce métier après plusieurs formations de journalisme à la Deutsche Welle Akademie, le centre de développement médias de la radiodiffusion publique Allemande. En 2018, il s'inscrit à l'École Supérieure de Journalisme de Lille pour parfaire une licence en journalisme multimédia. Ancien officier de communication au sein des Nations Unies, il a un Master2 en Techniques des Métiers de l'Information à l'Université Nazi Boni (Burkina Faso) en coopération avec l’Université Lumière Lyon2 (France). Il a suivi un cursus de Diplôme Universitaire en Journalisme Web Multimédia à l’Ecole Publique de Journalisme de l’Université de Tours en France avant de poursuivre sa formation en recherche à la Haute Ecole des Sciences de l’Information et de la Communication (CELSA) de la Sorbonne Université à Paris. Son livre "RDC-Ebola: Fixers, ces boucliers non immunisés" est en cours d'édition. Journaliste et chercheur spécialisé sur la région orientale de la République démocratique du Congo et les Grands-Lacs africains, ses études se focalisent sur les ressources naturelles, l’extrémisme violent, la santé, les conflits... Ses domaines de travail journalistique sont orientés vers l'environnement, le développement, l'emploi, les nouvelles technologies, l'agriculture, la politique, la culture,... qu'il couvre en écriture et images.

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