Une publication sur le réseau social Facebook a annoncé la nouvelle selon laquelle la Norvège a classé le covid-19 comme une grippe ordinaire.
C’est sur le compte Facebook de Benji Christian que cette information a été relayée. Méfiez-vous en, c’est une fausse information.
“La Norvège classé désormais la covid-19 comme une grippe ordinaire”, écrit l’auteur de cette publication qui a générée plus de 30 mentions j’aime et des commentaires.
Plusieurs internautes ont apporté de crédit à cette fausse information croyant que la nouvelle est vraie. Congo Check a visité plusieurs médias Norvégiens et nulle part une pareille confirmation n’a été publiée. Cependant, en parcourant le site de l’Agence France Presse, nous avons remarqué que l’Institut de santé publique de Norvège, ainsi que deux immunologues norvégiennes ont démenti l’information auprès de l’AFP, expliquant qu’il s’agit d’une mauvaise interprétation d’un article d’un journal norvégien.
De nombreux éléments montrent que le Covid-19 est plus dangereux que la grippe
“L’Institut norvégien de santé publique FHI a pris la décision remarquable, mais statistiquement étayée, de classer Covid-19 comme une maladie respiratoire aussi dangereuse que la grippe ordinaire“, avance un article publié le 24 septembre sur le site “résistance-mondiale” et partagé depuis plus de 2.600 fois, selon l’outil de mesure d’audience des réseaux sociaux Crowdtangle.
Par ailleurs, le “Norwegian Institute of Public Health” (NIPH, ou FIH selon l’abréviation en norvégien), institut de santé publique rattaché au ministère de la santé norvégien, a aussi démenti l’information : “il n’est pas exact d’écrire que l’Institut norvégien de la santé publique a affirmé que ‘le Covid-19 n’est pas plus dangereux que la grippe ordinaire”, a indiqué l’organisme à l’AFP le 29 septembre.
“A ma connaissance, il n’y a pas eu de reclassement officiel en Norvège du SRAS-CoV-2 par un avis de l’Institut norvégien de santé publique (NIPH)“, confirme Gunnveig Grødeland, immunologue-chercheuse du département d’immunologie de l’Université d’Oslo, le 30 septembre à l’AFP.
“Il n’est pas exact, comme indiqué dans l’article [de ‘Free West Media’], que le FHI affirme que le coronavirus (SRAS-CoV-2) a subi des mutations ‘qui le rendent moins dangereux”, complète sa collègue Anne Spurkland, immunologue et professeure de médecine dans la même université le 30 septembre auprès de l’AFP.
“Cette déclaration est probablement une mauvaise interprétation de cette interview dans un grand journal norvégien”, ajoute le NIPH. Le quotidien Verdens Gang (VG) a en effet publié le 20 septembre une interview de Geir Bukholm, directeur adjoint de l’institut, qui y est interrogé sur la situation sanitaire en Norvège.
On peut y lire que “le coronavirus peut désormais être comparé notamment à la grippe saisonnière et aux infections à RS”, c’est-à-dire les infections des voies respiratoires supérieures. Comme le relève le site de vérification d’information français “Fact & Furious”, cette phrase provient de l’auteur de l’article et non de Geir Bukholm.
Ce dernier précise dans son interview que “nous sommes maintenant dans une nouvelle phase où nous devons considérer le coronavirus comme l’une des nombreuses maladies respiratoires avec des variations saisonnières”, indiquant que cette analyse concerne la Norvège, car il précise à plusieurs reprises que “la pandémie n’est pas terminée tant qu’elle existe dans le monde et dans les pays où la couverture vaccinale est encore faible”.
Le NIPH confirme auprès de l’AFP : “Notre position, telle qu’elle est exposée dans l’article [de VG], est qu’à ce stade de la pandémie, nous devons commencer à considérer le Covid-19 comme l’une des nombreuses maladies respiratoires circulant avec des variations saisonnières. (…) Cela ne signifie pas que les maladies dues au coronavirus et à la grippe saisonnière sont similaires”.
Détruire cette fausse information,c’est participer à la lutte contre la propagation des fausses rumeurs autour de la pandémie de Covid-19. A l’étape de la vaccination, ces genres de rumeur risquent d’intoxiquer plusieurs personnes à se méfier des vaccins pourtant un des moyens efficaces de prévention de covid-19, une pandémie qui a occasionné des milliers des morts à travers le monde.