Depuis quelques jours, des publications sur le réseau social Facebook ont annoncé la nouvelle selon laquelle le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a annulé la gratuité de l’enseignement de base sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo.
Cette information, pourtant fausse, a été relayée par plusieurs internautes et a induit en erreur de nombreux parents, qui y ont apporté du crédit sur les réseaux sociaux. C’est le cas de certains journalistes et créateurs de contenu après avoir partagé ce scoop.
Les recherches de Congo Check ont abouti à une conclusion selon laquelle, le président Félix Tshisekedi n’a pas annulé la gratuité de l’enseignement de base (primaire) en RDC.
“Au-revoir la gratuité de l’enseignement primaire dans toute l’étendue de la RDC. Pour cause, la guerre à l’EST du pays. Fin des citations”, a écrit Denis Sassou Ngelesi sur son compte Facebook. Une publication qui a généré des commentaires et des mentions “j’aime”.
D’autres ont partagé la fausse nouvelle mettant en confusion plusieurs internautes. C’est le cas de Kisolu Nzonda qui a écrit : “Fatshi béton alobi gratuite esili. Que chaque parent azua bana naye en charge. Congo nouveau ya wapi. (En français : le chef de l’Etat a dit : c’est fini avec la gratuité et que chaque parent prenne en charge ses enfants)”.
Daniel Ndaye wa Bilolo a aussi alerté : “Fini avec la gratuité de l’enseignement dans mon pays. Le gouvernement a décidé d’arrêter avec la gratuité d’enseignement et garde la gratuité de la maternité”.
Pour vérifier cette nouvelle qui a défrayé la chronique sur les réseaux sociaux, Congo Check est entré en contact avec le cabinet du ministère de l’Éducation nationale, mais sa source, tout en précisant que l’affirmation en cours de vérification est fausse, a préféré rester anonyme.
C’est dans ce contexte que nous avons directement contacté le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, qui a rejeté ces allégations et mentionné qu’il s’agit d’une fausse information, rappelant que la gratuité de l’enseignement de base est un des engagements irrévocables du président congolais, Félix Tshisekedi et du gouvernement que dirige Judith Suminwa.
“Nous devons lutter contre les fakenews et en dénoncer les propagateurs”, a-t-il fait savoir.
Le lundi 2 septembre, lors de la rentrée scolaire, la ministre de l’Éducation nationale, Raïssa Malu, a tenu à préciser à son tour que “la nouvelle année scolaire va être marquée par évidemment la consolidation de la gratuité de l’enseignement primaire qui reste valable”.
Congo Check a contacté certains internautes auteurs des posts annonçant l’annulation de la gratuité de l’enseignement pour s’enquérir des motivations ayant poussé ces utilisateurs des réseaux sociaux d’annoncer cette prétendue mesure du gouvernement. Nombreux ont affirmé n’avoir pas eu le temps de vérifier avant de publier et que c’est plus tard qu’ils se sont rendu compte qu’il s’agit d’une fausse information après avoir induit en erreur plusieurs de leurs followers.
Après avoir publié la fausse information, Denis Sassou Ngelesi a dit avoir supprimé le post avec l’infox.
“Vous allez voir ma deuxième publication, annulant la précédente publication qui était fausse”, a-t-il promis.
Il en est de même pour Guillaume Kalala Ndaya, qui a retiré son post après avoir vérifié lorsque Congo Check l’a contacté pour savoir sa source et la véracité de son information.
“Non, je ne savais pas que c’était une fausse information mon cher. Je viens aussi de retirer cette publication”, a-t-il indiqué
Cette fausse information est arrivée pendant que les écoliers et élèves de la RDC s’apprêtaient à reprendre les cours. Elle a été vulgarisée sur les réseaux sociaux pour diverses raisons dont la manipulation.
Depuis que le gouvernement a établi la gratuité et l’obligation de l’enseignement, les classes de primaire dans les écoles publiques se sont considérablement remplies. Selon les autorités, trois à quatre millions d’élèves ont rejoint les bancs en RDC. Pour financer la gratuité de l’éducation, le gouvernement doit injecter chaque année plus de deux milliards et demi de dollars américains indiquent les sources gouvernementales.