Les comptes sympathiques à la rébellion du Mouvement du 23 Mars, M23 ont publié une vidéo montrant un hélicoptère survolant une zone montagneuse être abbatu ( abattu ) par un missile lancé par un soldat vêtu d’un casque depuis le flanc de la montagne. Selon ces publications, il s’agit d’un hélicoptère des Forces Armées de la République démocratique du Congo, abattu par les rebelles du M23. Congo Check qui a vérifié l’authenticité de la vidéo indique qu’il s’agit plutôt d’une création digitale et non d’un évènement qui s’est produit au Congo-Kinshasa.
“Hier 3 juin 2024, vers 15h12, l’ARC qui poursuit son objectif de libérer toute la RDC et d’installer un bon gouvernement qui nous développera mieux que la Chine et les USA, a abattu l’hélicoptère des FARDC dans le quartier Lac Vert (Nzulo). Goma Tunakuya” mentionne un compte Twitter, repris par d’autres profils sur WhatsApp, Facebook…
Une création digitale publiée de 2022 en Asie
Afin de vérifier l’authenticité de la vidéo, Congo Check a procédé par recherche d’images inversées via l’application mobile Search by Images. Faites pareil quand vous doutez de l’authenticité d’une image vue en ligne. Pour une vidéo, faites plusieurs captures d’écran de celle-ci, puis insérez ces captures dans l’outil de la recherche. Les résultats vous mèneront sûrement vers les autres comptes ayant déjà publié l’image et vous en donneront le contexte.
Les résultats obtenus pour notre part mènent vers le compte Instagram Happy J44t, actif dans la création digitale.
Le 24 novembre 2022, le compte avait publié la même vidéo avec une ambiance sonore indienne.
L’apparition d’un bruitage aux crépitements de balles et le vrombissement d’un moteur d’hélicoptère dans la vidéo en cours de vérification renseigne que cette dernière a subi des modifications par un logiciel de traitement vidéo.
Propagande et guerre médiatique en vogue au Kivu
Depuis le début des affrontements entre les Forces Armées de la République démocratique du Congo et les rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu, plusieurs profils se sont engagés dans la propagande et la guerre médiatique pour chacun de camps. Les uns s’avèrent être recrutés par les deux parties alors que d’autres s’attachent par sympathie.
Congo Check a dans sa mission de vérification des faits débusquer ( débusqué )plusieurs campagnes de désinformation menées par cette propagande répétitive. L’essentiel de ces contenus présentent des faux bilans des affrontements, des fausses déclarations des belligérants, des conquêtes non réelles de localités… tout en s’appuyant sur des images tronquées, tournées parfois sur d’autres continents. Certains ont recours à l’intelligence artificielle afin d’attribuer des déclarations infondées aux camps adverses. Cette propagation de la désinformation a fortement alimenté le discours de haine, avec des conséquences parfois mortelles pour les vies humaines notamment des populations civiles.
L’auteur de la désinformation sur Twitter a limité par ses paramètres l’envoi des messages à son compte, ce qui a rendu difficile l’accès à sa version en lien avec la motivation et les sources de ses allégations.