Samedi 21 août, sur la page Facebook de « Lisette Lisa Mongendu », une publication renseigne que le président du parti politique Ensemble pour la République, Moïse Katumbi a demandé au Chef de l’État et à la justice congolaise de pardonner les detourneurs de l’argent de l’État au pays. Méfiez-vous, c’est une fausse information.

« Moïse Katumbi demande à la justice et au Président de pardonner les detourneurs de l’argent de l’État congolais », note faussement cette publication partagée 33 fois.

Moïse katumbi demande à la justice et au président de pardonner les detourneurs de l'argent de l'état congolais!!

Publiée par Lisette Lisa Mongendu sur Vendredi 20 août 2021

L’infox, ayant généré 140 mentions j’aime a été diversement commentée. Dans le lot d’une centaine de commentaires, l’internaute Billy Mabila qui a cru à cette publication parle d’une fuite en avant : 

« C’est une fuite en avant. Il sait très bien qu’il est le prochain sur la liste de l’inspection générale des finances », note-t-il. « Avant de demander pardon, les détourneurs y compris lui-même Katumbi doivent retourner à l’Etat tout ce qu’ils ont volé », commente Gaston Lukumbi.

Aucune source n’épouse ce discours faussement attribué à Moïse Katumbi

Face à l’ampleur qu’a pris cette infox, Congo check a parcouru les médias nationaux et internationaux traitant de l’actualité congolaise, sans trouver aucun lien allant dans le sens où Katumbi a demandé à la justice congolaise ou à Félix de pardonner les detourneurs de l’argent de l’État.

Dans un article du journal jeune afrique  publié le 20 août, Moïse Katumbi a plutôt déclaré que la justice ne doit pas être instrumentalisée en particulier à des fins politiques, elle doit être indépendante, s’il faut condamner, il faut aussi savoir pardonner, faisant allusion aux proches de l’ancien Président Joseph Kabila qui sont actuellement en exil.

« La justice doit être indépendante et non pas instrumentalisée, en particulier à des fins politiques. C’est ce que nous avions dénoncé avec l’UDPS [l’Union pour la démocratie et le progrès social, de Félix Tshisekedi] quand nous étions ensemble dans l’opposition. La justice ne peut pas se montrer sélective, il faut mettre un terme à la chasse aux sorcières. Il est important que les méfaits commis soient jugés. Pour autant, s’il faut condamner, il faut aussi savoir pardonner. La place des Congolais est au Congo. On ne peut se réjouir d’en voir prendre la route de l’exil, quoi qu’ils aient fait. Cela vaut pour Kikaya Bin Karubi, John Numbi, Kalev Mutond et les autres », note cet extrait de l’interview de Moïse Katumbi accordée au journal JA.

Abordé par Congo check, le journaliste Stanis Bujakera qui a réalisé cette interview avec Moïse Katumbi rejette aussi ce discours attribué au numéro un d’Ensemble pour la république:

« Faux, Moïse Katumbi n’a pas dit ça », précise-t-il.

Contexte de l’infox

1. Le post a été publié au lendemain de la sortie de l’article du journal jeune afrique dans lequel Moïse Katumbi est revenu sur plusieurs faits d’actualité en République démocratique du Congo notamment l’état de droit prôné par Félix Tshisekedi.

2. La déclaration de Katumbi arrive alors que plusieurs acteurs politiques ont été condamnés par la justice congolaise pour des faits politiques ou pour détournement de deniers publics, d’autres ont été contrés d’aller en exil. Le cas de Vital Kamerhe, président du parti politique Union pour la nation congolaise, qui a vu sa peine réduite lors de son procès en appel, de 20 à 13 ans de travaux forcés. Il est accusé d’avoir détourné des fonds alloués à la construction de logements sociaux. Aussi, la condamnation à deux ans du leader de la jeunesse d’Ensemble pour la république, Jacky Ndala.

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