Depuis quelques jours, des captures de pages présentées comme des extraits de l’accord de paix du 29 mars 2009, conclu entre le gouvernement congolais et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Ces publications prétendent notamment que cet accord a « reconnu aux Rwandais le droit d’être des Congolais, d’être candidats et d’être élus et de participer à la vie politique congolaise ». Cette affirmation est erronée, Congo Check a retrouvé l’intégralité de cet accord.
Depuis début février, ces infox fonta le tour des réseaux sociaux, générant des dizaines, voire des centaines de partages sur Facebook, comme ici et ici. Sur Facebook notamment, ce contenu a suscité la montée des discours de haine à l’endroit du président Kabila et de Raymond Tshibanda, ministre de la Coopération internationale à l’époque de la signature de l’accord.
Pourtant, la lecture approfondie de cet accord a permis de démonter ces thèses. Avec 15 articles, cet accord a été signé à Goma sous l’œil de deux co-facilitateurs : le Nigérian Olusegun Obasanjo et le Tanzanien Benjamin William Mkapa. Cet accord n’évoque en aucun point l’octroi de la nationalité congolaise à des étrangers. Nulle part le nom du Rwanda n’a été repris dans ledit accord.
Chercheur en histoire contemporaine de la RDC, Benjamin Babunga a mis en avant les grandes lignes dudit accord : la transformation du CNDP en parti politique, la libération des prisonniers politiques du CNDP, l’érection du Nord-Kivu et du Sud-Kivu en zones sinistrées, la réforme de l’armée et des services de sécurité ou encore la prise en charge par le gouvernement des blessés de guerre, des veuves et orphelins des ex éléments du CNDP.
Sur les réseaux sociaux, cette désinformation est accompagnée d’une page ne figurant pas sur l’article. Interrogé, un des auteurs a prétendu qu’il s’agit de l’extrait du livre « Holocauste du Congo » de Charles Onana. Les équipes de Congo Check ont pu prouver que cette capture n’est pas issu de cet ouvrage, composé en tout de 738 pages.