Des publications sur les réseaux sociaux, dont Facebook et WhatsApp, affirment que le vaccin contre la Covid-19 arrivé en RDC sera obligatoire pour tout Congolais. Méfiez-vous de cette information, c’est une infox.
Après des interviews avec les autorités sanitaires et des recherches, Congo Check est arrivé à la conclusion que le vaccin ne sera pas obligatoire. Mais il sera plutôt donné en priorité à une certaine catégorie de personnes dont le personnel de santé, des personnes âgées de plus de 55 ans et des personnes souffrant de comorbidités.
L’une des infox partagées dit ceci :
« Le vaccin contre le coronavirus arrive au pays mercredi, donc dans deux jours. Selon le docteur Muyembe et le ministre de la santé, docteur Eteni Longondo , il faut que la population congolaise soit préparée à recevoir ce vaccin contre la COVID car c’est obligatoire pour tout le monde, puisque ce sont nos partenaires internationaux dont la banque mondiale qui financent ce projet. Donc, on ne doit pas les décevoir. On commencera avec les gens de l’hôpital puis ça sera le tour partout. Certains congolais pensaient que le peuple sera représenté par les députés mais c’est obligatoire. » note faussement la publication du compte Facebook Vérité Agogo.
La publication quia généré jusque-là des dizaines d’interactions dont 83 mentions j’aime, 54 commentaires et 14 partages. Des internautes qui ont cru à cette infox manifestent déjà leur peur de se faire vacciner.
On peut aussi retrouver cette même infox ici :
Des internautes indignés après la lecture du post
« Depuis quand on devient prioritaire plus que l’Europe sur le plan de santé, où on doit être financé par la banque mondiale. On n’a pas encore fini à vacciner les patients de l’Europe, là où la Covid-19 a débuté maintenant c’est l’Afrique qui devient leur priorité ? Svp, quand on va terminer à vacciner les Américains, les Français et les Belges c’est à ce moment-là que ma famille sera aussi vaccinée. », commente Erick Muka Kabila.
« Pas question de la vaccination en RDC svp, car nous ne savons pas les conséquences qui viennent après mes amis. », alerte l’internaute Norbert Mputu.
Les fausses rumeurs sur la vaccination ont conduit par exemple à des débandades dans plusieurs écoles à Bukavu. C’était le 25 février dernier.
Plusieurs sources officielles au pays ne confirment pas que le vaccin contre la Covid 19 sera obligatoire
Pour vérifier cette information, Congo check a contacté des sources officielles, notamment le ministère de la santé et le programme élargi de vaccination (PEV).
« Je n’ai jamais dit que la vaccination contre la Covid 19 sera obligatoire. Ce que j’ai dit, la vaccination elle n’est pas obligatoire et elle est disponible pour les personnes à risque de développer les formes graves, ou pour les personnes exposées à développer la maladie comme le personnel de santé. Ce sont des personnes qui sont prioritaires de recevoir le vaccin. Donc, le personnel de santé, les personnes qui ont des maladies rénales, les maladies chroniques et les personnes âgées de plus de 55 ans selon les données épidémiologiques collectives au niveau du pays. En-dehors de ce groupe, même si une personne de ce groupe se présentait pour recevoir le vaccin, si elle n’entre pas dans cette catégorie on va clairement lui indiquer qu’elle n’est pas prioritaire et ne recevra pas le vaccin. », explique à Congo check, Élisabeth Mukamba, directrice du programme élargi de vaccination.
Fausse alerte selon le ministère de la santé, personne n’a annoncé un vaccin obligatoire contre le coronavirus
« Le ministre n’a jamais dit ça, ni même le président de la République. La vaccination n’est pas obligatoire. », insiste Sandra Walo, attachée de presse du ministre de la santé Eteni Longondo.
Plus de 1,7 million de doses de vaccin contre la COVID-19 sont arrivées mardi 2 février à Kinshasa. Il s’agit de la première expédition des 6,9 millions de vaccins alloués à la RDC via COVAX, un partenariat entre la coalition pour les innovations en matière de Préparation aux Épidémies (CEPI), Gavi, l’UNICEF et l’OMS.
La RDC s’est prononcée pour l’utilisation du vaccin Astra-Zeneca, qui répond aux conditions de conservation existantes dans le pays (entre 2°et 8°).