RUMEUR : La population de l’aire de santé de Mwanga qui est majoritairement composée de la tribu Bira dans la zone de santé est entrain de chasser les hémas qui habitent cette aire de santé, en complicité avec leurs chefs locaux.
Des messages annonçant que la population de la tribu Bira vivant au centre de Mwanga dans le territoire d’Irumu, en complicité avec certains chefs locaux serait en train de chasser les membres de la communauté Hema de cette localité de la chefferie de Baboa-Bokoe font le tour des réseaux sociaux depuis un certain temps.
Ce qui n’est pas vrai, mais malheureusement des réactions des internautes sur cette publication risquent de compromettre les efforts des autorités et des leaders communautaires de la région dans la recherche de la paix et la cohabitation pacifique entre les communautés après des tensions vécues dans la région après des exactions commises par des groupes armés sur des populations locales provoquant un déplacement de cette dernière vers d’autres entités sécurisées.
Cette localité située à une dizaine des kilomètres de la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, était considérée, il y a peu, comme l’un des grands bastions de la milice FPIC, un groupe armé proche de la communauté Bira, qui l’ont même occupé pendant plusieurs mois en 2020. Ce qui avait obligé les membres de la tribu Hema qui y vivaient en grand nombre de se déplacer vers Central, Kolomani, des entités qu’ils ont jugées favorables pour leur sécurité. Ce n’est qu’au début de l’année 2021 que l’armée congolaise FARDC avait repris cette entité après des violents combats soldés par mort d’hommes et des dégâts matériels importants.
Face à cette rumeur, le chef de la chefferie rejette en bloc cette accusation, qui selon lui, provient des personnes animées de mauvaise foi. Lemy Zorabo qui nie l’existence d’un supposé conflit entre les Bira et les Hema rassure plutôt la fréquentation aux marchés de la population de Mwanga et de celle habitant les entités environnantes, qui jadis avait peur de se fréquenter.
“Non non, ce sont des mensonges, parce que moi j’étais à Mwanga, après toutes ces atrocités et je vous rassure qu’il n’y a pas des conflits entre Bira et Hema à ce que je sache. Toutes ces rumeurs, sont des gens de mauvaise foi. C’est vrai qu’après les atrocités tout le monde n’est pas encore rentré mais je vous rassure que la fréquentation est vraiment libre, les gens circulent librement et je répète encore, toute tribu confondue.” a-t-il indiqué.
De son côté, Hervé Bamnoba président sortant de la société civile de la dite chefferie, pense qu’on ne peut pas parler de chasser les Hema d’une entité qu’ils ont déjà abandonné depuis longtemps, une façon pour lui de démentir cette folle rumeur. “Je pense que depuis un certain temps, les gens de la communauté Hema n’habitent plus Mwanga, vous savez avec les hostilités qui avaient lieu, ils ont été obligés de fuir bien- sûr. Et dire que cette population Hema est déjà retournée là-bas c’est pas vrai. Est-ce qu’on va déguerpir une population qui n’habite pas un lieu ? Ça, c’est une fausse rumeur, parce que jusque-là d’autres communautés, comme communauté Hema, ne sont pas encore retournées.”
La même logique a été exprimée par Kabona Elysé un cadre de la communauté Hema de Mwanga qui est vice-président des jeunes de la place. Il indique qu’à la suite des événements de Mwanga, nombreux membres de la communauté Hema avaient laissé leurs domiciles qu’ils n’ont jamais récupérés. Il reconnaît quand-même les efforts fournis par les autorités militaires et des notables du milieu qui ne cessent de multiplier des séances de sensibilisation pour permettre le retour effectif des déplacés dans leurs milieux d’origine.
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