Une publication partagée depuis le 6 juillet 2020 est devenu virale car annonçant l’arrestation de Déo Kurasa, faussement présenté en tant qu’instigateur de la République du Kivu. Cette publication partagée 154 fois a été vue plus de 58.000 fois. Après entretien avec le concerné et les services de renseignements, Congo Check confirme la fausseté de cette publication.
“On vient d’ arrêter Déo Kurasa. C’est lui qui était le patron de mise de nouveau drapeau à Bukavu. Membre du PPRD/Sud-Kivu (ndlr=Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, dont Joseph Kabila est leader) et chef de quartier Nyalukemba” écrit la publication.
Lu pour vous ! On vient d’ arrêter deo kurasa.celui qui etait le patron de mise de nouveau drapeau à bukavu.membre du pprd/sud kivu et chef de quartier nyalukemba
Posted by Kloden Moushe on Monday, July 6, 2020
Depuis la matinée du mercredi du 30 juin 2020, des drapeaux estampillés « République du Kivu » ont été visibles dans la ville de Bukavu ( Est de la RDC). Accroché sur de sticks d’arbres dans les artères principales de cette dernière. De la commune de Kadutu jusqu’à Ibanda passant par la place “Mulamba ” ce drapeaux colorés en ligne noire, jaune et bleue ont suscité plusieurs commentaires dont certains étaient faux. Congo Check a répertorié certains posts virulents et exagérés.
Déo Kurasa n’a pas été arrêté
Dans ses recherches, Congo Check a réussi à parler avec Déo Kurasa. Des minutes d’entretiens qui permettent de prouver que Déo Kurasa n’a pas été arrêté.
“Je suis bien portant. L’histoire s’était passée pendant que j’étais hospitalisé. J’avais quitté l’hôpital en fin de semaine. Avant de quitter l’hôpital de la communauté ecclésiastique CECA 40 à Nguba, je reconnais avoir été menacé par les amis de l’UNC(Union pour la nation Congolaise, parti de Vital Kamerhe). Ils m’ont dit que c’est moi qui ai remis la liste de leurs membres qui avaient été arrêtés par l’ANR (Agence National de renseignement ) dans le cadre des enquêtes sur le dossier de drapeaux” de la République du Kivu” aborde-t-il.
“J’ai vu comme vous [Ndlr,Congo Check ] sur les réseaux sociaux défiler mon nom, comme étant le président de ces groupes qui ont érigé des drapeaux. Pour l’instant, je suis au boulot, je ne suis pas inquiété,” se montre-t-il rassurant au téléphone de Congo Check.
“C’est une aventure de mauvais goût que nous avons vécu à Bukavu. Ce sont des aventureux qui ne connaissent pas la ville de Bukavu. Ceux qui connaissent la ville de Bukavu ne peuvent pas s’aventurer à faire cela. Je suis né et grandi ici [Ndlr, Bukavu] . Quelqu’un qui connaît la ville de Bukavu ne peut pas s’ingérer dans une bande pareille”, renchérit-il.
Déo Kurasa, auditionné en tant que renseignant
Les services de sécurité ont confirmé dans un entretien avec Congo Check que Déo Kurasa, auditionné en tant que renseignant dans le cadre des enquêtes sur cette affaire. Cependant, ils précisent que ce dernier n’a jamais été arrêté. “Pour couper court, Déo Kurasa est renseignant. Il est allé auprès des services de sécurité pour renseigner, Il est bénéfique pour les services. Il ne peut pas être arrêté. Il est allé renseigner l’État – il a été important pour nous. Il est très libre à jamais”, confie le général Jean-Bernard Bazenge, commissaire divisionnaire de la police nationale Congolaise à Bukavu.
Le concerné confirme à demi-mot cette information à Congo Check. “Je suis chef de quartier. J’ai l’obligation de travailler avec les services qui doivent traquer ces inciviques, mais je suis très bien portant, à l’aise, je ne suis pas inquiété. Depuis lundi, je suis au boulot” insiste Déo Kurasa.