Dans leur offensive, au mois de janvier et février, l’AFC/M23 est parvenu à conquérir et contrôler la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu ainsi que la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu.
Le 6 mars, l’internaute Gracieux Pascal publie dans le groupe Facebook “Afande Ready baba Naro” une rumeur selon laquelle l’année blanche est confirmée pour tous les finalistes du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Après vérification, cette allégation se révèle erronée ; lors de l’épreuves préliminaires de l’Examen d’État, édition 2025, seuls les finalistes des provinces éducatives Nord-Kivu 1, Sud-Kivu 1 et Sud-Kivu 3 n’ont pas pu passer ces examens ce 7 mars en raison des situations sécuritaires préoccupantes. “Une session spéciale sera organisée dans ces provinces dès que les conditions sécuritaires seront plausibles”, a rassuré le ministre de l’éducation nationale et de la nouvelle citoyenneté dans un communiqué officiel de ce 6 mars fait par l’inspection générale de l’éducation.
Publiée dans un groupe Facebook qui compte plus de 289 000 membres, cette rumeur n’a pas laissé les internautes indifférents. Se référant aux commentaires, nous réalisons que plusieurs personnes sont tombées dans le piège :
– Augustin Munembwe Issa : “Incroyable mais vrai”
– Barkas Bks Blessings : “c’est la vérité”
– Pascal Munganga : “bien”
Cette même publication apparaît sur le compte Facebook “Baljazir Byegulu Abdallah”
Pour connaître la source ainsi que la raison qui a motivé les auteurs de cette publication à la mettre en ligne, nous les avons contactés ; malheureusement, jusqu’à présent, ils n’ont pas encore réagi.
L’année blanche n’est pas encore confirmée pour les finalistes du Nord-Kivu et du Sud-Kivu
Pour s’enquérir de la réalité afin d’éclairer le public, nous avons mené une vérification sur ce sujet. Nous avons contacté Maurice Kyala, chargé de communication du ministère de l’éducation. Il nous confie que cette rumeur confirmant l’année blanche pour les finalistes du Nord-Kivu et Sud-Kivu n’est pas vraie. “C’est faux”, écrit-il à Congo Check.
Pour ces finalistes des provinces éducatives Nord-Kivu 1, Sud-Kivu 1 et Sud-Kivu 3 qui n’ont pas pu passer la session préliminaire de l’examen d’État 2025, il déclare : “une session spéciale sera organisée. La date sera communiquée au moment opportun”
Héritier Kazadi, de la cellule de communication de l’inspection générale de l’éducation confirmé à Congo Check que l’année blanche pour les finalistes du Nord-Kivu et du Sud-Kivu n’est pas confirmée. “Il n’y aura pas d’année blanche”, at-il écrit.
Pour plus de précision en rapport au sort réservé à ces finalistes des provinces éducatives Nord-Kivu1, Sud-Kivu 1 et Sud-Kivu 3, il nous a envoyé une vidéo de l’inspecteur principal provincial à d’intérim de la province éducative Nord-Kivu 1 qui précise qu’une session extraordinaire leur sera organisée. “Une communication que nous allons adresser aux parents, aux chefs d’établissements, aux élèves finalistes de l’édition 2024-2025 et aux candidats autodidactes qui devraient présenter l’examen préliminaire ce 7 mars 2025… l’épreuve préliminaire initialement prévue pour ce jeudi 7 mars 2025 est rapportée à une date ultérieure qui vous sera communiquée à temps opportun…”, a-t-il déclaré.
La RTNC n’a jamais confirmé l’année blanche pour les finalistes du Nord-Kivu et du Sud-Kivu
Augustine Yenge, journaliste rédactrice en chef de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC/Goma au Nord-Kivu) confirme que la rumeur prétendant que la RTNC a confirmé l’année blanche pour les finalistes du Nord-Kivu et du Sud-Kivu est erronée. “Faux”, confie-t-il à Congo Check en nous en voyant comme preuve le communiqué officiel de l’inspection générale de l’éducation. Ce communiqué précise que lors de l’épreuve préliminaire de l’Examen d’État, édition 2025, seuls les finalistes des provinces éducatives Nord-Kivu 1, Sud-Kivu 1 et Sud-Kivu 3 n’ont pas pu passer ces examens ce 7 mars en raison des situations sécuritaires préoccupantes. Notons que dans ce communiqué, le ministre de l’éducation nationale et de la nouvelle citoyenneté rassure qu’une session spéciale sera organisée dans ces provinces dès que les conditions sécuritaires seront plausibles.
À son tour, Tilly Mayemba, journaliste à la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC) confie à Congo Check que la RTNC n’a pas confirmé l’année blanche pour les finalistes du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. “Les médias officiels ne peuvent communiquer avec une telle information”, déclare-t-il.
Pour plus de précision, nous avons visité le site internet de la Radio Télévision Nationale Congolaise , aucune de ses publications n’est relative à cette prétendue confirmation d’année blanche pour tous les finalistes du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Une mesure sécuritaire qui ne concerne pas tous les élèves finalistes du Nord-Kivu et du Sud-Kivu
La province du Nord-Kivu est divisée en 3 provinces éducatives : Nord-Kivu 1 (Goma), Nord-Kivu 2 (Butembo) et Nord-Kivu 3 (Walikale).
La province du Sud-Kivu est aussi à son tour divisée en 3 provinces éducatives : Sud-Kivu 1 (Bukavu), Sud-Kivu 2 (Baraka) et Sud-Kivu 3 (Kamituga)
Poursuivant notre quête de la réalité, sur le site internet du ministère d’éducation et nouvelle citoyenneté, dans son article titré « EXETAT 2025 : Raïssa Malu lance l’épreuve préliminaire », nous avons découvert que certaines provinces éducatives (au Nord-Kivu : Nord-Kivu 1 et au Sud-Kivu : Sud-Kivu 1 et 3) sont concernées par cette mesure de sécurité qui ne leur a pas permis de passer les épreuves préliminaires de l’Examen d’État, édition 2025, tenues ce 7 mars. La ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale et nouvelle citoyenne (EDU-NC) a rassuré que l’État, conscient de son devoir, mettra en place une session spéciale afin qu’aucun candidat ne soit privé de son droit à l’éducation.
Après vérification, nous concluons que la rumeur qui court confirmant l’année blanche pour tous les finalistes du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, est fausse. Lors de l’épreuve préliminaire de l’examen d’État, édition 2025, seuls les finalistes des provinces éducatives Nord-Kivu 1, Sud-Kivu 1 et Sud-Kivu 3 n’ont pas pu passer ces examens ce 7 mars en raison des situations sécuritaires préoccupantes. “Une session spéciale sera organisée dans ces provinces dès que les conditions sécuritaires seront plausibles”, a rassuré le ministre de l’éducation nationale et de la nouvelle citoyenneté dans un communiqué officiel de ce 6 mars fait par l’inspection générale de l’éducation.