HomeActualitésCongo Check renouvelle sa charte déontologique et annonce la fin de la...

Congo Check renouvelle sa charte déontologique et annonce la fin de la collaboration avec quelques anciens pigistes

-

Face aux multiples conséquences dévastatrices de la désinformation en zones de conflits (RDC, RCA et le Congo Brazaville) mais aussi dans la région de Grands-Lacs africains, rayon d’actions de Congo Check, ce médias rappelle l’importance des faits vérifiés mais aussi de la la position non partisane de ses membres en vue de maintenir la confiance du public.

Pour ce faire, ce médias de vérification des faits aligné sur les standards de l’International Fact-Checking Network appelle l’engagement, l’adhésion de tous ses membres à sa charte déontologique et annonce la fin de la collaboration avec quelques anciens pigistes, qui se sont retrouvés dans les positions heurtant cette disposition interne.

Lire l’intégralité de la charte ci-dessous.

CHARTE DEONTOLOGIQUE POUR AGENTS ET CONTRIBUTEURS DE CONGO CHECK

Considérant le cahier des charges du media Congo Check, les codes et principes de l’International Factchecking Network (IFCN), les textes internationaux et nationaux ayant lien au métier de journaliste et à la circulation de l’information tel que le code d’éthique et déontologie du journaliste congolais recensant les droits et les devoirs du journaliste congolais, la charte de responsabilité du journaliste en période de crise, la charte mondiale d’éthique des journalistes, la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, la déclaration française des droits de l’homme et du citoyen, cette note de service est rédigée en vue de servir de guide à tous les journalistes collaborant avec le média Congo Check, dont la première mission reste la vérification des faits au service de l’intérêt général. Elle servira de ligne de conduite pour protéger les personnes collaborant avec Congo Check de délits et autres déraillements à l’égard du métier. Son application stricte est de rigueur particulièrement pendant la période de crise sécuritaire, qui voit les États durcir les mesures légales ou museler les libertés fondamentales au nom d’une répression des causes profondes de la crise.

Dès sa publication, une copie de la présente charte est remise à chaque journaliste faisant partie de la rédaction centrale ou travaillant comme correspondant pour prise de connaissance, adhésion et engagement à s’y conformer. Non contraignante, la signature de la charte peut-être rejetée par des collaborateurs, qui se trouvent dans l’incapacité d’épouser son contenu, ce qui de facto, les écarte d’une appartenance tierce à Congo Check.

Cette charte a pour but de rappeler quelques principes de base essentiels à la collaboration dans le cadre du factchecking avec Congo Check. Il s’agit par exemple entre autres de la vérification, l’indépendance, la véracité, l’honnêteté, la transparence, la diversité, l’engagement face au public et le dévouement à l’intérêt public… piliers majeurs dans la restauration de la confiance entre les médias et le public à cette ère du désordre informationnel.

  1. Choix et intérêt des sujets

Le choix des sujets à traiter au sein de la rédaction de Congo Check est fait sur base du cahier des charges de Congo Check qui se résume en ‘’au retablissement des faits et de la lutte contre les fausses nouvelles’’. Tous les sujets à verifier doivent avoir un lien avec les trois pays couverts par Congo Check à savoir la RDC, la RDA, et le Congo Brazaville. Ils doivent se conformer aux critères de la pertinence, de la viralité mais aussi à la sauvegarde de la dignité humaine. Il est lieu de signifier que le contexte local joue un rôle essentiel dans l’évaluation de la pertinence d’un sujet. À titre d’exemple, un sujet en langue locale “taquinerie entre deux membres d’ethnies proches ou parfois en tension” peut paraître banal au niveau national, alors que sa considération au premier degré peut déclencher des heurts voire des morts dans les communautés locales. À ces considérations seront rajoutés les mesures de la perception, des imaginaires et de représentations qui surgissent à la suite de la diffusion d’une information erronée au sein d’une société de la zone d’actions de Congo Check. Afin de rendre plus rigoureuse sa méthode de sélection des sujets, le journaliste de Congo Check s’engage à tenter de comprendre la motivation de l’auteur de la désinformation, en le contactant pour circonscrire les enjeux, l’historique et les potentiels risques liés à la propagation de cette fausse information au sein de l’opinion publique.

  1. Responsabilité à l’égard du public

Se basant sur l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme, le factchecker de Congo Check se considère redevable face au public. Ce rapport face au public doit primer sur tout autre rapport interne ou externe, mettant ainsi le contrat social au cœur des activités mais aussi du travail du collaborateur de Congo Check, dans son statut professionnel.

  1. L’intérêt public

L’intérêt public servira de critère principal pour tout choix des sujets, ensuite dans leur traitement et publication. Tout sujet n’ayant aucun avantage pour le public est accessoire. Il prendra en compte les criteres tel que la viralité d’une déclaration, la dangerosité d’une déclaration, la proximité du contenu à verifier, l’intérêt du public pour le sujet à verifier… Notion vague et surtout difficile à cerner selon les écoles, l’intérêt du public ici vise l’attente de la société de la part de Congo Check. Il est perceptible dans les commentaires, les appels à vérification via tous les canaux de communication et se résume en feedback que reçoit les équipes de Congo Check de la part de l’audience et des communautés ciblées par les campagnes d’information, de sensibilisation à la lutte contre la désinformation que mène Congo Check Academy, le centre de développement médiatique de Congo Check dans le cadre son initiative à démocratiser la lutte contre la désinformation, notamment via l’éducation aux médias et à l’information.

  1. L’indépendance

Dans l’exercice de ses fonctions à Congo Check, le factchecker s’assurera de garder son indépendance face aux influences extérieures. Le factchecker ne recevra pas d’avantage financier d’un tiers (coupage en jargon local) ou ne se fera pas soudoyer pour diffuser quel contenu que ce soit. Il évite tout engagement pour un camp politique quelconque. Tout engagement pareil pouvant entamer son indépendance, menera automatiquement à la fin de sa collaboration avec Congo Check. Soucieux de pérenniser l’indépendance de l’ensemble de son personnel, une revue de positionnement de ses membres face à des situations de crise particulière sera régulièrement conduite par Congo Check ou par des équipes tierces mandatées par le conseil d’administration. S’il s’avère qu’un traitement d’un sujet a été orienté par un positionnement en faveur d’un camp politique, lauteur de ce travail sera exclu définitivement de Congo Check et le contenu publié dans le cadre de ce positionnement devra être signalé, retiré puis archivé sur les serveurs de Congo Check en guise de référence à ce genre de dérapages.

  1. La transparence

Inevitablement, le factchecker citera ses sources d’information avec noms complets ou fonctions pour permettre au public de l’identifier facilement. Le factchecker evitera au maximum les sources anonymes et *il revient seul au conseil de rédaction de décider du niveau d’attribution de l’anonymat aux sources après évaluation de la sensibilité de l’information partagées et des risques pour la source à être identifiée lors de la publication. Congo Check s’engage et recommande à ses collaborateurs, la protection stricte des sources, impliquant la non livraison de ces dernières aux tierces personnes/entités peu importe leur mission ou motivation selon les prescriptions légales en lien avec le journalisme.

Aucun élément non sourcée ne peut être publiée sur le site de Congo Check.

  1. La liberté

Se basant toujours sur la déclaration universelle des droits de l’homme, le factchecker de Congo Check veillera à ce que sa liberté, celle de ses sources et du public en général anime ses activités de factchecking. Il évitera de se sentir muselé ou censuré pour le traitement d’une catégorie d’informations, surtout si celles-ci sont d’une importance capitale pour le public.

  1. La fidélité aux sources

Le factchecker de Congo Check traitera fidèlement les données récoltées de ses sources. Il évitera de modifier ou d’altérer les propos de ses sources. Il évitera d’un côté, d’exagérer les faits ou d’un autre coté, de les minimiser.

  1. Approche pédagogique

Étant donné l’importance que Congo Check accorde à l’éducation aux medias et à l’information, les articles de vérification devront comporter un caractère pedagogique. Le factchecker expliquera la procedure adoptée pour chacun de ses articles afin qu’au même moment des lecteurs bénéficient potentiellement de leçons sur les demarches à suivre le cas échéant. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de mettre les outils de vérification des faits à la portée de tout le monde. C’est ainsi que le factchecker citera tous les logiciels auxquels il a recouru dans son travail, les méthodes traditionnelles voire technologiques appliquées à sa recherche et surtout les moyens de communication par lesquelles il a atteint ses sources afin que quiconque souhaite vérifier à sa manière les données publiées puisse y parvenir sans difficulté.

  1. La vérification ou le factchecking interne

À côté du travail de vérification mené par chacun des factcheckers individuellement, les articles sont soumis à une vérification interne par tous les membres de la rédaction. Cela préalablement à sa publication. Pour tous les factchecks, le principe d’éxactitude doit primer sur le besoin de scoop ou de publier en premier.

  1. L’attitude sur les réseaux sociaux

Tout agent ou factchecker de Congo Check prend soin de ne pas publier ou partager dans le cadre de son travail ou en dehors du travail, des contenus pouvant nuire à l’image du média (Congo Check) et à la sienne même sur les réseaux sociaux. Il veille à ce que tout ce qu’il partage en ligne soit vérifiée. Il évite de refléter à travers ses publications, un quelconque engagement pour un camp politique, religieux ou ethnique que ce soit.

Sammy Mupfuni

Directeur Général

Fiston Mahamba

Éditeur & Formateur en Fact-Checking

Signataires

  1. Luyila Luntadila Dandjes
  2. Joel Kaseso Machozi
  3. Hobab Watukalusu
  4. Justin Mwamba

Avis de Congo Check à la communauté en ligne de la République démocratique du Congo, de la République centrafricaine, du Congo-Brazzaville et de l'Afrique francophone : Si votre contenu est étiqueté comme faux, partiellement faux, sans contexte, photo ou vidéo retouchée... ne le supprimez pas ! Modifiez-le, avec la mise à jour de l'article de vérification que nous mettons à votre disposition, puis signalez-le-nous ! Ou faites un recours si vous estimez que notre article de vérification ne contient pas suffisamment d'éléments factuels susceptibles d'appeler à la modification de votre contenu. Notre équipe sera alors avertie et procédera au retrait du tag ou vous fournira plus d'assistance dans la compréhension du contexte autour de votre contenu ! En supprimant le contenu, nous ne pourrons malheureusement rien faire de plus et la sanction sera maintenue !

Fiston MAHAMBA
Fiston MAHAMBA
K. MAHAMBA WA BIONDI, connu sous le nom de plume "Fiston Mahamba Larousse" est diplômé en sciences de l'environnement et développement durable à l'Institut Supérieur de Développement Rural à Beni (RDC). Journaliste basé dans la partie Orientale de la République démocratique du Congo depuis 2012, il s'est forgé dans l'exercice de ce métier après plusieurs formations de journalisme à la Deutsche Welle Akademie, le centre de développement médias de la radiodiffusion publique Allemande. En 2018, il s'inscrit à l'École Supérieure de Journalisme de Lille pour parfaire une licence en journalisme multimédia. Ancien officier de communication au sein des Nations Unies, il a un Master2 en Techniques des Métiers de l'Information à l'Université Nazi Boni (Burkina Faso) en coopération avec l’Université Lumière Lyon2 (France). Il a suivi un cursus de Diplôme Universitaire en Journalisme Web Multimédia à l’Ecole Publique de Journalisme de l’Université de Tours en France avant de poursuivre sa formation en recherche à la Haute Ecole des Sciences de l’Information et de la Communication (CELSA) de la Sorbonne Université à Paris. Son livre "RDC-Ebola: Fixers, ces boucliers non immunisés" est en cours d'édition. Journaliste et chercheur spécialisé sur la région orientale de la République démocratique du Congo et les Grands-Lacs africains, ses études se focalisent sur les ressources naturelles, l’extrémisme violent, la santé, les conflits... Ses domaines de travail journalistique sont orientés vers l'environnement, le développement, l'emploi, les nouvelles technologies, l'agriculture, la politique, la culture,... qu'il couvre en écriture et images.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

LATEST POSTS

MpoxFacts : non, il n’y a encore eu aucun cas de Mpox au Niger

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché le 14 août son plus haut degré d'alerte sanitaire mondiale suite à la nouvelle épidémie de Mpox, anciennement...

Une photo d’une école pygmée à Babonde (Haut-Uélé) faussement présentée comme celle d’un enseignant de la première école implantée à Nyunzu en 2024

Sur les réseaux sociaux de la sphère congolaise en ligne, circule une photo prise dans une brousse, montrant un adulte aux côtés des enfants devant...

Non, le niveau d’alerte du volcan Nyiragongo n’est pas passé au rouge

Depuis quelques heures, des publications sur les réseaux sociaux ont annoncé la nouvelle selon laquelle le niveau d’alerte du volcan Nyiragongo est passé au rouge. Sur...

Il n’existe aucun tunnel sous la tour de l’échangeur de Kinshasa, cette vidéo a été filmée en Angleterre

A la suite d’une interview polémique d’un guide touristique kinois prétendant l’existence des tunnels souterrains débouchant à la tour de l’échangeur de Limete, une vidéo...