Le 21 septembre, la page Facebook « Gouvernement RDC » a fait l’annonce selon laquelle « une proposition de loi interdisant le rapport sexuel avant le mariage » devrait être déposée prochainement à l’Assemblée nationale. Méfiez-vous, cette page n’est pas du gouvernement et l’Assemblée nationale n’a enregistré aucun dossier allant dans ce sens.

L’une des personnes ayant donné du poids à cette infox est, malheureusement, une journaliste très suivie sur les réseaux sociaux en République démocratique du Congo. Paulette Kimuntu a relayé la fausse information sur Twitter, recevant près de 1000 retweets.

Se fiant à l’intitulé de la page, plusieurs personnes se sont laissées entraîner, à l’instar de l’activité Gloria Sengha dont la publication a enregistré une vingtaine de partages et plus de 200 commentaires.

https://www.facebook.com/102487865300434/posts/185714073644479/
https://www.facebook.com/100001295664599/posts/4190489254337555/

Les internautes ont farouchement condamné cette initiative, certains allant jusqu’à insulter l’Assemblée nationale.

Le 07 octobre, la page UNIC est revenu sur la même information en apportant d’autres précisions. Dans une publication ayant enregistrée 88 partages, la page affirme que ladite proposition de loi venait d’être déposée par un député qui s’appelerait Blaise Ndjondo. Ce dernier aurait alors affirmé que « cette loi sera salvatrice et participera au développement de la RDC ainsi qu’à l’épanouissement de la jeune fille ».

https://www.facebook.com/107018424970014/posts/156484453356744/?substory_index=0

Aucune proposition de loi pareille n’existe, et aucun député ne s’appelle Blaise Ndjondo

En vue de confirmer cette série d’affirmations, Congocheck  a tour à tour contacté le gouvernement et l’Assemblée nationale. Approché à ce sujet, Jessy Kabasele, attaché de presse du porte-parole du gouvernement a dit que le gouvernement n’a pas de page Facebook. « Il y a la page Présidence de la RDC et celle de la Primature. Le gouvernement n’a pas de compte sur les réseaux sociaux », a-t-il affirmé. Aussi, les comptes rendus des conseils tenus entre le vendredi 17 septembre et le vendredi 08 octobre ne renseignent pas qu’un tel sujet y a été débattu.

Du côté de l’Assemblée nationale, personne n’est au courant de cette loi. Dorian Kisimba, un des communicants de la chambre basse du parlement a qualifié l’information de « ramassis des réseaux sociaux déphasé de la réalité et des lois ». De son côté, Ados Ndombasi a dit ne pas être au courant de cette loi. Aussi, il n’existe pas de député nommé Blaise Ndjondo à l’Assemblée nationale. (Vous pouvez consulter la liste de 500 députés ici https://assemblee-nationale.cd/les-500-deputes/ ).

Une loi qui entraverait les droits humains, dont celui de disposer de son corps

Approché, l’avocat Ariel Mubiala a expliqué que cette loi n’est même pas envisageable.

« Notre constitution ne fait pas du mariage une obligation, le mariage est plutôt un droit ceci veut dire que nul n’a l’obligation de se marier… Obliger à une personne de se marier avant de consommer l’acte sexuel peut être considéré comme une violation des droits de l’homme, le droit à la sexualité étant aujourd’hui considéré comme faisant partie des droits humains », a conclu le juriste.

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