Une photo prise le 11 septembre à Cardiff lors de la cérémonie d’intronisation du roi Charles III fait le tour des réseaux sociaux. Dans ce cliché polémique, on voit un bouc aux côtés des militaires. Cet animal est alors présenté comme sacrifice à offrir pour porter le nouveau monarque britannique sur le trône. Cette affirmation est fausse.
Sur la page Facebook « Kôrêdjo-Missa Doumbia », cette photo a fait plus de 500 partages. Elle s’est fait accompagner de la légende suivante : « Un bouc blanc pour le Sacrifice d’intronisation du roi Charles IlI et l’accompagnement de sa mère chez les ancêtres. »
Un bouc blanc pour le Sacrifice d'intronisation du roi Charles IlI et l'accompagnement de sa mère chez les ancêtres. Il…
Publiée par Olivier Gnongoue sur Vendredi 16 septembre 2022
Plusieurs pages et comptes ont également relayé cette version de la présence du bouc aux cérémonies d’intronisation, comme ici :
L’information a suffi pour faire naitre une vive polémique autour de la « colonisation religieuse ». Pourtant, les recherches menées par Congo Check ont permis de démontrer qu’il ne s’agissait nullement d’un quelconque rituel. En effet, en introduisant la photo sur un moteur de recherche par images renversées, nous avons pu établir qu’elle a été prise à Cardiff et non à Londres, comme le prétendent certaines personnes sur Facebook.
Dans un article publié le 11 septembre, le média anglais Telegraph présente l’animal comme « le sous-caporal Shenkin IV ». C’est la mascotte du 3e bataillon du régiment royal gallois. L’animal a intégré l’armée galloise depuis 2018. Il a eu « six mois d’entraînement à Maindy Barracks à Cardiff » avant sa première apparition publique lors de la Journée nationale des forces armées à Llandudno, près de l’endroit où il a été capturé, le 30 juin. Suivant une tradition de plus de deux siècles, Shenkin IV a été sélectionné dans le troupeau royal après autorisation de la reine. Il a succédé à Shenkin III, un autre bouc décédé en septembre 2017, à l’âge de sept ans.
Depuis le 18ème siècle, plusieurs régiments des armées européennes possèdent des animaux comme mascottes pour travailler avec eux, porter chance et renforcer le moral. Aujourd’hui, ils sont traités comme n’importe quel autre soldat et partagent les dangers et la camaraderie de la vie militaire.