« Je ne suis pas venu ici pour solliciter vos voix mais plutôt pour vous interpeller sur l’état actuel de notre province. Vous avez tous trahi Joseph Kabila Kabange en adhérant à l’USN. Joseph Kabila a tout donné à cette province mais aujourd’hui, vous l’avez tous trahi et vous avez contribué à la destruction de notre province ».
Ce discours attribué à Augustin Matata Ponyo fait actuellement le tour des réseaux sociaux alors qu’ils sont présentés comme un extrait de son discours de campagne pour les sénatoriales tenues le 29 avril. Pourtant, les sources contactées ont toutes démenti son authenticité.
Sur Facebook, un internaute habitant Matadi a partagé cet extrait le 27 avril, générant une trentaine de partages.
Selon ces publications, Matata Ponyo aurait dit aux députés provinciaux d’avoir honte pour avoir été « des traitres ».
Le même contenu a même été relayé par certains médias numériques de la RDC.
L’information notamment son origine du réseau social X via le compte intitulé Sadiki François qui se présente comme un « analyste politique ». Contacté, ce dernier n’a pas répondu à nos sollicitations. Toutefois, nos équipes ont pu rejoindre le média Alerte plus qui a également partagé cet extrait. « Ça circule partout sur les réseaux sociaux, il l’a dit. Vous pouvez vérifier », ont-ils répondu.
Seulement, les vérifications menées ont permis d’établir qu’il s’agit d’une fausse information. Nos équipes ont notamment contacté des journalistes basés à Kindu. Espoir Lumbu, l’un d’eux a formellement démenti : « j’étais là, il n’a pas cité Kabila dans son discours ». « Fake news », a également tranché le journaliste Adely Kivenda.
Du côté de Matata, l’on a également rejeté la paternité de ce discours. « C’est un torchon », a répondu Trésor Luenisa, secrétaire exécutif chargé des questions politiques et administratives du parti de Matata Ponyo. Juriste habitant Kindu, Espoir Wandja qui a suivi la campagne pour l’élection des sénateurs a également démenti : « Jamais Mapon ne s’est exprimé en des termes si obséquieux et peu responsables ».