Alors que le comité national d’éthique de la santé du ministère de la santé de la République Démocratique du Congo a approuvé l’essai clinique randomisé, contrôlé, multicentrique, en ouvert portant sur l’efficacité et la sécurité de l’Artemisia annua chez des patients présentant une infection à SARS-CoV2 (COVID-19)1 l’Hôpital de MONKOLE à Kinshasa, des publications annoncent et célèbrent l’approbation d’un médicament découvert par le docteur Jérôme Munyangi.

« Enfin la “potion magique” du Dr Jérôme MUNYANGI à base d’Artemisia a reçu l’autorisation du comité national de l’éthique de la santé. Les malades du CORONAVIRUS vont maintenant être soignés avec ce protocole » écrit une de ces publications.

En parcourant la réponse envoyée au docteur Jérôme Munyangi et après entretien avec la direction du comité national d’éthique de la santé du ministère de la santé de la RDC, Congo Check conclut à une approbation de l’essai clinique, qui est diffèrent de l’homologation d’un traitement.

Capture d’écran de la publication sur Facebook

« Après avoir évalué minutieusement tous les aspects éthiques de votre recherche selon les lignes directrices nationales d’éthique de la recherche impliquant des êtres humains du Ministère de la santé de notre pays et conformément à la décision du CNES 001/CNES/SR/03/2015 du 13 Mars 2015 exigeant aux chercheurs œuvrant dans le secteur de la santé de soumettre leurs études à l’évaluation éthique, le Comité National d’Ethique de la Santé a donné son approbation éthique à cet essai clinique. Il autorise son déroulement à l’Hôpital de Monkole situé à Kinshasa dans la commune de Mont-Ngafula en République Démocratique du Congo pour la période allant du 15 Juin 2020 au 14 Juin 2021 » lit-on sur ce document.

Le professeur Félicien Munday Mulopo, président comité national d’éthique de la santé du ministère de la santé de la République Démocratique du Congo a également confirmé l’approbation de l’essai clinique dans un entretien téléphonique avec Congo Check.

Encore un long chemin à parcourir avant de parler d’un médicament

A la question de savoir quelles sont les informations techniques sur le déroulement de cet essai clinique, le professeur Félicien Munday Mulopo répond : «Il y a deux types d’informations techniques, que l’on peut obtenir sur le déroulement d’un essai clinique. Il y a par exemples des informations d’ordre scientifique, qui sont liées essentiellement sur l’efficacité de la molécule ou à sa toxicité. Sont là, les aspects scientifiques sur l’essai clinique » aborde-t-il.

« Il y a ensuite des aspects techniques liés aux aspects d’ordre éthique et qui concernent le comité scientifique. Et nous, au niveau du comité scientifique, nous donnons des avis dès lors que cette molécule dans son utilisation sur les personnes qui prennent part à la recherche ne présente pas des risques ou des effets indésirables. Après avoir obtenu l’avis favorable du comité d’éthique l’investigateur principal doit aller maintenant à la direction de pharmacies et des médicaments du secrétariat général du ministère de la santé qui va examiner les aspects pharmacocinétiques de cette molécule afin d’autoriser le chercheur d’aller sur terrain en obtenant essentiellement une autorisation de la part du secrétariat général du ministère de la santé ou du ministre de la sante dès que possible. Après avoir eu toutes ces autorisations-là, maintenant le chercheur peut aller travailler dans son site de choix et tester la molécule après règlementation en respectant notamment le consentement éclairé et en veillant à respecter la dignité des personnes et leur bienêtre et la sécurité, des aspects très importants de l’étude » explicite le président du comité national d’éthique de la santé.

L’essai clinique peut résulter sur l’approbation d’un médicament, la réorientation de l’étude ou son rejet 

Félicien Munday Mulopo explique que dans le cas où les résultats sont concluants, il faut beaucoup de moyens en vue de commercialiser le traitement issu de l’étude clinique. « Il s’agit d’un essai clinique, qui est une étude d’un médicament, qui peut déboucher à des résultats concluants, c’est-à-dire confirmer son efficacité, son absence de toxicité… Si les résultats sont concluants, il est permis à l’investigateur principal la mise sur le marché du médicament au centre de l’étude » relève-t-il.

Le professeur Félicien Munday Mulopo fait savoir dans l’entretien accordé à Congo Check qu’il y a eu beaucoup de conflits majeurs entre les scientifiques autour du cadre scientifique qui allait porter l’étude. « Pour les uns qui souhaitaient que le principal investigateur [ndlr=Jérôme Munyangi] soit dirigé par une institution, l’INRB [ndlr= institut national de recherche biomédicale] et pour les autres le chercheur devrait consulter encore un comité scientifique. Mais nous au comité d’éthique, nous avons estimé que cette recherche devrait évoluer parce que les informations que nous avions dans les documents du chercheur ne permettaient pas de pouvoir retarder l’essai clinique de ce médicament ».

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