Plusieurs publications sur les réseaux sociaux commentent avec diverses versions mystérieuses la naissance d’un enfant avec des malformations dans la région de Buzi, au Sud-Kivu. Ces publications portant des germes de stigmatisation et des stéréotypes à l’endroit de la famille de ce nouveau-né n’ont aucune évidence scientifique relèvent les recherches de Congo Check.

Sud-Kivu: Incroyable mais vrai…Après neuf mois de grossesse, une femme a mis au monde vendredi 17 décembre 2021 un #cochon dinde blanc dans le groupement de Buzi, territoire de Kalehe” écrit une publication signalée à Congo Check par les internautes.

Plusieurs commentaires incendiaires sont associés à la publication, les uns appelant même à l’élimination physique du bébé et de sa maman pendant que d’autres s’interrogent sur les causes de ce phénomène.

Plusieurs facteurs de risques sont associés aux malformations congénitales

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une malformation est “une anomalie congénitale d’un tissu ou d’un organe du corps humain ou de tout être vivant, due à un trouble du développement du fœtus ou de l’embryon. Selon le type de malformation, elle est découverte lors du diagnostic prénatal ou à la naissance voire plus tard”. L’OMS estime que, “chaque année, 303 000 nouveau-nés meurent avant l’âge de 28 jours à cause d’anomalies congénitales, rajoutant que “les anomalies congénitales peuvent être à l’origine d’incapacités à long terme ayant des répercussions importantes pour les sujets atteints, leur famille, les systèmes de soins et la société”.

Causes et prévention

Bien que les anomalies congénitales puissent être d’origine génétique, infectieuse ou environnementale, il est le plus souvent difficile d’en déterminer la cause exacte fait remarquer la fenêtre consacrée à ce phénomène sur le site internet de l’OMS.

Parlant par exemple de facteurs environnementaux, l’OMS précise que “l’exposition de la mère à certains pesticides et autres produits chimiques, ainsi qu’à certains médicaments, à l’alcool, au tabac, aux psychotropes ou aux radiations au cours de la grossesse accroisse le risque d’avoir un fœtus ou un nouveau né affecté par des anomalies congénitales. Le fait de travailler ou d’habiter tout près ou à l’extérieur de décharges, de hauts fourneaux ou de mines est également un facteur de risque, notamment si la mère est exposée à d’autres facteurs de risques environnementaux ou souffre de carences nutritionnelles”.

“Certaines anomalies congénitales peuvent être prévenues. Par exemple, la vaccination, l’administration suffisante d’acide folique ou d’iode au moyen de l’enrichissement des aliments de base ou de la fourniture de compléments alimentaires et de soins prénatals adéquats sont les clés de la prévention” renseigne le document.

Des zones minières de la RDC, fortement exposées à ce phénomène

Citées par Amnesty Internationales, les recherches publiées récemment par les universités de Lubumbashi, de Louvain et de Gand établissent que l’exposition des mineurs de cobalt et de cuivre à des substances toxiques en République démocratique du Congo (RDC) est à l’origine de malformations congénitales chez leurs enfants.

«Sur le plan sanitaire, analyse le toxicologue, les rayons radioactifs qu’émet l’uranium attaquent l’ensemble du corps humain ce qui peut provoquer des lésions au niveau de l’ADN pouvant entraîner des mutations génétiques qui conduisent à des naissances avec des malformations congénitales et des cancers » écrit le rapport du professeur Banza Nkulu Célestin cité dans un reportage du site d’informations Actualité.CD.

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Fiston MAHAMBA
K. MAHAMBA WA BIONDI, connu sous le nom de plume "Fiston Mahamba Larousse" est diplômé en sciences de l'environnement et développement durable à l'Institut Supérieur de Développement Rural à Beni. Journaliste basé dans la partie Orientale de la République Démocratique depuis 2012, il s'est forgé dans l'exercice de ce métier après plusieurs formations de journalisme au Deutsche Welle Akademie, le centre de développement médias de la radiodiffusion publique Allemande. En 2018, il s'inscrit à l'École Supérieure de Journalisme de Lille pour parfaire une licence en journalisme multimédia. Ancien officier de communication au sein des Nations Unies, il poursuit un Master2 en Techniques des Métiers de l'Information à l'Université Nazi Boni (Burkina Faso) /Université Lumière Lyon (France). Son livre "Ebola: Fixers, ces boucliers non immunisés" est en cours d'édition. Journaliste et chercheur spécialisé sur la région orientale de la République Démocratique du Congo et les Grands-Lacs africains, ses études se focalisent sur les ressources naturelles, la santé, les conflits... Ses domaines de travail journalistique sont orientés vers l'environnement, le développement, l'emploi, les nouvelles technologies, l'agriculture, la politique, la culture,... qu'il couvre en écriture et images.

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