Mardi 8 août, la toile s’est enflammée avec la nouvelle de la certification « or » de l’album « Made in Lagos » de Wizkid aux USA. Plusieurs publications sur les réseaux sociaux ont alors prétendu que le Nigérian est le premier artiste africain à réaliser cet exploit. L’affirmation est pourtant fausse. Il y a eu Manu Dibango ou encore Davido avant lui. D’ailleurs, ceci est son deuxième disque d’or aux USA.
« L’album ‘Made In Lagos’ de Wizkid est disque d’or! C’est le premier artiste africain à avoir un album certifié officiellement disque d’or aux USA ! », lit-on notamment sur la page Ndombolhino dans une publication ayant cumulé à plus 3.000 interactions en seulement 8 heures.
L’information a également relayé par le journaliste Yves Encarta et plusieurs autres pages Facebook.
En commentaires, les internautes n’ont même pas cherché à contester l’affirmation. « Les savants diront que Papa Wemba a aussi un disque d’or aux États-Unis. Je ne sais pas pourquoi ils nous ont menti à ce point », a commenté avec un ton moqueur Marc-Henock Makanda.
Afin de vérifier l’information, nous avons consulté le palmarès officiel (https://www.riaa.com/gold-platinum/) de la RIAA (Recording Industry Association of America), seule institution décernant les certifications aux USA, soit l’équivalent de la SNEP française. Il s’avère que Davido, un autre artiste nigérian a également obtenu un « disque d’or » le 28 février 2020 avec « Fall ». Cela fait de lui le premier africain à glaner une certification aux USA depuis le début de l’ère streaming (https://refinedng.com/davidos-if-certified-gold-in-the-usa-a-laudable-feat-in-the-history-of-afrobeats/). En ce qui concerne Wizkid, le disque d’or obtenu ce mois n’est pas sa première certification aux USA. Le 15 septembre 2020, il avait obtenu son premier disque d’or de la RIAA avec le tube « Come Closer ».
C’est depuis 2011 que la RIAA est passée à l’ère du streaming. Entre 2003 et 2011, il s’agissait de l’ère du numérique alors que l’ère du CD est allée de 1992 à 2003. Entre 1972 et 1992, il s’agissait de l’ère de la cassette, précédée par l’ère du vinyle depuis la création de la RIAA en 1958. Pour toutes les ères confondues, le Camerounais Manu Dibango. « En 1973, il devient le premier artiste africain à obtenir un disque d’or aux Etats-Unis avec son titre ‘Soul Makossa’ qui propulse le grand Noir au crâne lisse couleur d’ébène avec son saxophone sous le feu des projecteurs », lit-on sur la note biographique du regretté saxophoniste camerounais sur le site de l’OIF (https://www.francophonie.org/sites/default/files/2021-01/Rapport-de-Manu-Dibango-aux-JO_de_Rio-%282016%29.pdf).