Une publication sur Facebook datant du 5 Mai dernier, a annoncé que Kigali a déclaré avoir bombardé le camp des déplacés de Mugunga, parce que les FDLR sont dans ce camp. Une affirmation de l’auteur de la publication qui intervient quelques heures après ce drame qui a coûté la vie à une dizaine des civiles. 

Méfiez-vous de cette information, elle est fausse. Le Rwanda n’a jamais déclaré avoir bombardé le camp des déplacés. Au contraire, selon les résultats des recherches menées par Congo Check, Kigali avait rejeté via un communiqué, toutes les allégations l’impliquant dans le drame (bombardement) qui s’est récemment passé à Mugunga (Goma), dans l’Est de la République Démocratique du Congo. 

« Quand le Rwanda justifie leur acte barbare en s’appuyant sur Ambongo. 40 morts, Kigali a déclaré qu’il a bombardé ce camp de réfugiés parce que les soi-disant FDLR sont dans ce camp… »

Une fausse information mais largement commentée par les internautes. Certains s’apitoient sur le sort du pays, comme Colombe Mabanya qui écrit « Ça fait très mal de voir les images de ce camp. Même la mère poule protège ses poussins. Nous aimons notre président, malheureusement il est trop complaisant et continue à croire que la solution proviendra des européens. »

D’autres n’ont pas hésité de partager de relayer cette fausseté sur leurs pages et comptes Facebook. 

Pour vérifier la véracité de cette information, Congo Check a consulté les plateformes numériques du gouvernement rwandais et de leurs animateurs. Nous y avons trouvé un communiqué daté du 5 Mai, qui contredit totalement ce qui est publié sur Facebook. Dans ce communiqué, le Rwanda rejette la responsabilité de l’attentat à la bombe dans le camp des déplacés à Goma. 

Voici le contenu du communiqué officiel de Kigali

République du Rwanda

Bureau du porte-parole du gouvernement

LE RWANDA REJETTE LA RESPONSABILITÉ DE L’ATTENTAT À LA BOMBE CONTRE LE CAMP DE L’IDP À GOMA (RDC)

Kigali, 5 Mai 2024.

La tentative du Département d’État américain, dans sa déclaration du 4 mai 2024, de rejeter immédiatement et sans aucune enquête la responsabilité des pertes de vies humaines dans les camps de personnes déplacées sur le Rwanda, est injustifiée. Le Rwanda n’assumera pas la responsabilité du bombardement des camps de personnes déplacées autour de Goma, ni des échecs du gouvernement de la RDC en matière de sécurité et de gouvernance.

Des organisations présentes à Goma, dont Médecins sans frontières, avaient lancé des avertissements concernant le placement d’artillerie lourde par les FARDC à l’intérieur des camps de personnes déplacées. Ces avertissements ont été suivis d’un bombardement meurtrier dont ont été témoins des centaines de personnes, y compris les personnes touchées, ainsi que de tirs ciblés à bout portant sur des manifestants dans le camp de personnes déplacées par les FARDC et les forces armées burundaises déployées en RDC.

Une enquête et une vérification crédibles doivent d’abord être menées pour établir ce qui s’est réellement passé.

La désignation du Rwanda comme bouc émissaire par le gouvernement américain pour les lacunes et les méfaits de la RDC est devenue un modèle, et prévisible. Elle cautionne la position belliqueuse du gouvernement de la RDC, y compris la coalition des FARDC avec les milices génocidaires FDLR/VWazalendo/mercenaires européens/forces de la SADC/forces armées burundaises. La position adoptée par le gouvernement américain soulève de sérieuses questions quant à sa crédibilité en tant que facilitateur dans la région et compromet sa capacité à jouer un rôle constructif en vue d’une solution pacifique.

La communauté internationale, tout en prétendant soutenir les processus régionaux en vue d’une solution politique et d’une paix durable, est restée indifférente au renforcement militaire spectaculaire dans l’est de la RDC, au conflit armé et à la situation humanitaire déplorable qui en résulte pour des millions de citoyens congolais.

Le président Félix Tshisekedi et les dirigeants congolais menacent constamment d’envahir le Rwanda et de renverser son gouvernement par la force. C’est pourquoi le Rwanda continuera à prendre des mesures pour assurer la défense complète du territoire rwandais et à prendre toutes les mesures légitimes pour défendre notre pays.

FIN

Un communiqué officiel du gouvernement rwandais qu’on peut trouver également sur la page X de Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais. 

Nos recherches parallèles et approfondies sur ce sujet n’ont rien donné. Notre équipe n’a nulle part trouvé où le gouvernement rwandais a accepté d’avoir bombardé le camp des déplacés, tel que l’a souligné l’auteur de cette publication sur Facebook. 

Il est donc clair que cette information est fausse. 

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