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Non, 10 000 familles ne seront pas délocalisées du site de cobalt de Kasulo au Lualaba

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Les informations diffusées par la presse internationale selon lesquelles « les autorités de la RD Congo vont payer quelque 10 000 familles pour qu’elles quittent une ville du sud-est située au sommet d’une montagne de cobalt d’une valeur de plusieurs milliards de dollars » sont inexactes et ont été tirés de propos sortis du contexte.

Après la diffusion le 18 décembre dernier d’une dépêche de l’Agence France Presse, plusieurs fois republiée par des medias de renommée internationale, reprenant les propos du gouverneur de la province de Lualaba sur un plan de réinstallation qui coûterait environ 800 millions de dollars américains, CONGO CHECK s’est approché du gouvernorat de cette province pour mieux circonscrire cette opération de relocalisation.

CONGO CHECK s’est intéresséà cette vérification,alerté par les chiffres colossauxannoncés dans cet article et par le contexte local. En effet, si le plan de relocation prévoit un montant de 800 millions de dollarsaméricains pour déplacer 10 000 familles tel qu’expliqué dans l’article de l’AFP, cela ferait environs 80 000 $ par famille. Ce plan serait plus couteux pour le gouvernement congolais ou pour toute entreprise qui pourrait êtreintéressée par cette opération au vu de la dégringolade du prix de matièrespremières sur le plan mondiale.

Dans une réponseadressée aux sollicitations de CONGO CHECK, le professeur Joseph Yav Katshung, directeur de cabinet du gouverneur Richard Muyej, indique que « le cabinet du gouverneur de la province du Lualaba porte à la connaissance du public qu’il est surpris de lire sur les réseaux sociaux, citant un media étranger, que le gouvernement provincial envisagerait de délocaliser toute la cité de Kasulo car riche en minerais cobaltifères ».

« Il s’agit là d’une pure confusion car ce dossier est sorti de son contexte initial. S’il est vrai que certaines organisations de la société civile du Lualaba avaient envisagé lors de l’embellie du prix du cobalt qui variait entre 90.000 USD et 100.000 USD la tonne, la possibilité de délocaliser tous les habitants de Kasulo, elle n’est plus d’actualité depuis la chute des prix » précise un communiqué du cabinet du gouvernorat du Lualaba envoyé à CONGO CHECK.

En effet, durant la période grasse, la population de Kasulo avait lancé des cris de détresse car elle encourait le risque des éboulements suite aux galeries clandestines creusées en dessous de leurs habitations ayant même conduit à l’affaissement d’une partie de la route Nationale 39 explique le document avant de préciser :« Dans son entrevue avec un media étranger, lors de la première édition du Forum sur les investissements au Lualaba qui s’est tenu à Kolwezi du 12 au 13 décembre 2019, le gouverneur a juste rappelé à son intervieweur – un media anglophone – qu’une étude préliminaire avait été diligentée révélant effectivement que ladite cité reposait sur des réserves riches en cobalt évaluées à environ 100 milliards de dollars américains mais dont le processus de délocalisation et de relocalisation dans les normes, couterait aux alentours de 800 millions de dollars fait savoir ce document signé le 27 décembre 2019 ».

« Mais avec la chute vertigineuse des cours et principalement pour le cobalt, cet élan a étéstoppé car aucune société ne pouvait plus financer ce processus, mais également les creusages clandestins avaient diminué. Il appartient donc au gouvernement de la République a travers le ministère national de mines, qui est compétent en la matière, de juger de la suite du dossier et de son opportunité, tout en garantissant les droits de communautés locales »,écrit le cabinet du gouverneur indiquant que les propos de ce dernier ont étédéformés et appelant l’opinion a la prudence et au recours aux sources primaires en vue d’éviter de tomber dans l’intoxication voire la manipulation.

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Fiston MAHAMBA
Fiston MAHAMBA
K. MAHAMBA WA BIONDI, connu sous le nom de plume "Fiston Mahamba Larousse" est diplômé en sciences de l'environnement et développement durable à l'Institut Supérieur de Développement Rural à Beni (RDC). Journaliste basé dans la partie Orientale de la République démocratique du Congo depuis 2012, il s'est forgé dans l'exercice de ce métier après plusieurs formations de journalisme à la Deutsche Welle Akademie, le centre de développement médias de la radiodiffusion publique Allemande. En 2018, il s'inscrit à l'École Supérieure de Journalisme de Lille pour parfaire une licence en journalisme multimédia. Ancien officier de communication au sein des Nations Unies, il a un Master2 en Techniques des Métiers de l'Information à l'Université Nazi Boni (Burkina Faso) en coopération avec l’Université Lumière Lyon2 (France). Il a suivi un cursus de Diplôme Universitaire en Journalisme Web Multimédia à l’Ecole Publique de Journalisme de l’Université de Tours en France avant de poursuivre sa formation en recherche à la Haute Ecole des Sciences de l’Information et de la Communication (CELSA) de la Sorbonne Université à Paris. Son livre "RDC-Ebola: Fixers, ces boucliers non immunisés" est en cours d'édition. Journaliste et chercheur spécialisé sur la région orientale de la République démocratique du Congo et les Grands-Lacs africains, ses études se focalisent sur les ressources naturelles, l’extrémisme violent, la santé, les conflits... Ses domaines de travail journalistique sont orientés vers l'environnement, le développement, l'emploi, les nouvelles technologies, l'agriculture, la politique, la culture,... qu'il couvre en écriture et images.

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