Au lendemain de la tenue à Goma de la conférence de presse de Corneille Nangaa, des publications sur les réseaux sociaux ont attribué à l’opposant congolais Moïse Katumbi des propos selon lesquels il aurait affirmé que cette conférence a été organisée au Rwanda en RDC. Vérifications faites, cette déclaration est issue d’un compte parodique sur le réseau social X.
« Moïse Katumbi sur la conférence de Naanga : sa conférence n’a en réalité jamais eu lieu sur le sol congolais! Tout a été organisé à Giseny, au Rwanda », lit-on sur l’une de ces publications. Ce contenu a même été repris par des médias locaux comme Mediacongo.net qui a par la suite supprimé son article.
« Ce qui s’est passé avec Corneille Nangaa est tout simplement inadmissible. Annoncée en grande pompe à Goma, Sa conférence n’a en réalité jamais eu lieu sur le sol congolais ! Tout a été organisé à Gisenyi, au Rwanda, puis relayé aux journalistes congolais comme si cela s’était réellement tenuà Goma. Une mise en scène grotesque qui en dit long sur le jeu des Rwandais dans cette affaire », lit-on sur ce tweet parodique.
Une recherche avec des extraits de ce discours attribués à Katumbi a permis d’établir qu’il est issue du compte « Moïse katumbi parody » qui l’a supprimé depuis.
Approché, l’auteur du compte a affirmé n’avoir « aucun lien avec Katumbi ». Dans sa bio, il précise qu’il s’agit d’un « compte parodique ». Dans le camp Katumbi, l’on formellement rejeté cette déclaration, qualifiée de « fake » par Olivier Kamitatu, directeur de cabinet et porte-parole de Moïse Katumbi que nous avons pu approcher.
Congo Check a également approché des journalistes présents à Goma qui ont confirmé que la conférence a bien eu lieu dans cette ville. Quelques heures après cette sortie médiatique, des publications avaient faussement prétendu que Nangaa avait parlé depuis Kigali et non Goma.
La crise dans l’Est de la République démocratique du Congo est le terrain propice de la désinformation, tant auprès des communicateurs des rebelles que ceux du régime, mettant ainsi en mal la consommation responsable de l’information.