Une publication du samedi 24 avril mise en ligne sur le compte Facebook Fredrick Wangabo MweneNgabo affirme que Félix Tshisekedi a signé des accords avec Uhuru Kenyatta, selon lequel les soldats Kenyans en mission en RDC recevront un salaire de 3000 dollars le mois. La publication qui a généré quelques dizaines de réactions fustige que les kényans soit aussi bien payés pendant que les soldats et autres fonctionnaires de l’État congolais souffrent. Il n’existe aucune preuve factuelle pour étayer ces propos. Nos recherches prouvent que c’est une infox.

« Les soldats kényans arrivent en RDC avec un salaire mensuel de 3 000 dollars américains par personne et avec des accords commerciaux plus secrets avec le Kenya et avec la famille Kenyatta incluent les commissions pour la famille et l’entourage de Tshilombo. Nos soldats, policiers et autres fonctionnaires congolais sont payés à peine moins de 100 dollars américains par mois. C’est une honte et une humiliation pour la nation congolaise. », lit-on sur le compte de Fredrick Wangabo MweneNgabo

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=4179448968779546&id=100001434515165

Quelques réactions des internautes

En parcourant les commentaires de cette publication, nous avons trouvé que certains parmi eux ont cru à cette information. C’est le cas de Justin Nyamugema.

« Les autorités congolaises sont vraiment incompréhensives grâce à la négligence. », dit-il.

« Les députés de l’est aussi cèdent aux jeux de l’ennemi, où savent ce qu’ils font. Pour investir un gouvernement qu’on prétend trouver la solution au problème de l’est, eux claquent la porte de la session », commente pour sa part Jean Christophe Bokele.

« Cela va démoraliser d’avantage nos vaillants soldats qui se donnent corps et âme pour la défense de l’intégrité du territoire. Tshilombo devrait au contraire organiser les services de défense et de sécurité, améliorer les conditions de vie de nos militaires et policiers pour qu’ils puissent mettre fin aux massacres des civils. Tous ces massacres sont les conséquences d’avoir convoquer des armées étrangères dans notre pays (Rwanda, Uganda,…). Je crains que le Kenya ne vienne amplifier l’insécurité dans la partie Est du pays. », note Amani Ndimubenchi.

« Et le paiement des soldats congolais n’est pas régulier », s’indigne Jacques Amuri.

Sur Facebook, d’autres personnes ont repris l’essence de la même infox, en modifiant un peu les montants. Comme ici :

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=288889782733437&id=102272984728452

La présidence, Nairobi et la Monusco démentent

Pour vérifier cette information Congo Check a contacté la présidence de la RDC, nous avons par la suite vérifié du côté du Kenya et nous avons contacté les nations Unies. Ces sources nient les faits.

 Le Kenya s’est porté volontaire pour appuyer les FARDC

Contacté, Kanze Dena-Mararo, porte-parole, du bureau exécutif du Président du Kenya parle d’une fausse information. Elle précise par contre que son pays s’est porté volontaire pour appuyer les FARDC.

« Pas vrai, c’est faux.  Le Kenya s’est porté volontaire pour appuyer les FARDC, à travers la force d’intervention rapide de la Monusco, pour éradiquer l’insécurité à l’Est de la RDC. », confie Kanze Dena-Mararo à Congo Check

La présidence de la RDC dément

Congo Check a contacté Tina Salama, porte-parole adjointe de la Présidence de la RDC, celle-ci parle des fausses informations.

« Faux, ils vont travailler dans la FIB, la brigade d’intervention sous la MONUSCO et la RDC ne paie rien. », confie à Congo Check Tina Salama.

Le contingent est rémunéré par son pays et par les nations unis

Congo Check a par la suite contacté, Mathias Gillman, porte-parole de la MONUSCO, celui-ci a fait savoir que tous les contingents sont payés par leurs pays d’origine et non par les pays où ils interviennent. Les Nations-Unies contribuent à leur rémunération mais pas le pays où s’exécute la mission.  

« Une chose est vraie, le Kenya va contribuer à la FBI avec le Népal, ce sont deux pays qui rejoignent nos unités de la réaction rapide qui avait été donnée par le conseil de sécurité. Même si l’annonce avait été faite lors de la visite du président Kenyan en RDC, c’est quelque chose qui avait été décidée il y a plusieurs mois à New York avec le Kenya et le secrétariat des nations unies. S’il y a un contingent envoyé par la France dans un pays, il est normal qu’il continue à toucher le salaire qu’il avait dans son pays en France, c’est le cas pour tous les contingents. Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que le contingent est payé par son pays d’origine pas par le pays dans lequel il a été envoyé. Les Nations-Unies donnent une somme et le pays d’origine donne une autre mais c’est le pays d’origine qui donne beaucoup, pas le pays où travaille le contingent. Bref la rémunération des soldats est assurée par le contingent d’origine de ce soldat (son pays dorine) mais la somme mentionnée c’est vraiment du mensonge est absurde. », confie à Congo Check, le porte-parole de la MONUSCO.

D’après la présidence de la RDC, le président Kenyan Uhuru Kenyatta et Félix Tshisekedi se sont rencontrés en RDC mardi 21 avril, ils ont procédé à la signature d’accords bilatéraux concernant les domaines de la sécurité, de la défense, de la gestion du fret maritime, des infrastructures, de la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux.

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