Des publications sur Facebook annoncent que le Coronavirus « est une arnaque mondiale », après que la Russie (ou l’Italie, dans d’autres publications) a décidé de « violer la loi de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui n’autorise pas les autopsies post-mortem sur le corps de personnes décédées du Covid-19 ». Il s’agit d’une infox.

« La Russie est devenue le premier pays au monde à pratiquer une autopsie (post-mortem) sur un cadavre de Covid-19 et, après une enquête approfondie, a découvert que Covid-19 n’existe pas en tant que virus. La Russie a fait une autopsie post-mortem du patient Covid-19, une grande révélation s’est produite. Selon un communiqué du ministère Russe de la Santé, Moscou a opté pour une autopsie sur un corps atteint du virus corona », lit-on dans l’une de ces publications.

https://web.facebook.com/nicole.gagnaire.1/posts/3637185056350355

L’OMS n’interdit pas les autopsies des morts Covid-19

Il s’agit en fait d’une infox qui circule depuis juin 2020. Au départ, il faisait état des médecins italiens qui seraient à la base de cette découverte après avoir violé une instruction de l’OMS. Seulement, les informations récoltées par Congo Check renseignent que l’OMS n’a nullement interdit l’autopsie des morts Covid-19. Il recommande plutôt quelques précautions. «S’il est pris la décision d’autopsier un corps présumé ou confirmé infecté par le virus de la COVID-19, les établissements  de  santé  doivent  vérifier  que  les  mesures de sécurité sont en place pour protéger les personnes qui pratiqueront l’autopsie», recommande l’OMS dans la «Conduite à tenir en matière de lutte anti-infectieuse pour la prise en charge sécurisée du corps d’une personne décédée dans le contexte de la COVID-19». L’OMS poursuit: «Les procédures de sécurité appliquées aux personnes décédées infectées par le virus de la COVID-19 doivent être compatibles avec celles utilisées pour n’importe quelle autopsie de personne décédée de maladie respiratoire aiguë. Si une personne est morte pendant la période de contagiosité du virus de la COVID-19, les poumons et les autres organes peuvent encore contenir du virus vivant, et des mesures de protection respiratoire supplémentaires seront nécessaires pendant les actes générant des aérosols. »

Cité comme source de l’infox la page Facebook du ministère russe de la Santé ne fait nullement mention de cette découverte. Bien au contraire, elle reste au front de la lutte, mettant notamment en avant les prouesses des vaccins russes.

Contacté par Congo Check, Steve Ahuka, Incident Manager au sein du comité de riposte con la Covid-19 en RDC, a expliqué que l’OMS n’édicte pas des lois. « Ce sont des recommandations, ce n’est nullement coercitives. Il est notamment déconseillé de pratiquer des autopsies sur des personnes décédées de tout agent pathogène dangereux, le cas de la Covid-19. En RDC, on préfère ne pas le faire mais d’autres pays le font. », a-t-il expliqué tout en précisant qu’il n’est nullement question d’interdiction.

Plusieurs pays pratiquent l’autopsie des morts Covid-19

Dans le monde, plusieurs pays pratiquent, depuis le début de la pandémie, l’autopsie des morts Covid-19, à l’instar de l’Allemagne et de la Suisse, pour faire évoluer la recherche.  Dans ces deux pays, « les premiers résultats démontrent que les personnes les plus touchées souffrent de maladies cardio-vasculaires préalables, et que le virus pourrait agir directement sur les vaisseaux sanguins en suscitant un dysfonctionnement de leur paroi interne, l’endothélium. »

Aucun pays ne nie l’existence de la Covid-19

Selon les chiffres de l’OMS mis à jour le 8 février, seuls 14 territoires dans le monde sont épargnés par la Covid-19, parmi lesquels 12 îles d’Océanie, la Corée du nord et le Turkménistan. Cependant, la quasi-totalité de 193 pays que compte l’ONU a souscrit au COVAX, le dispositif mis en place par les Nations Unies pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 dont le vaccin.

Pour rappel, depuis le début de la pandémie à Coronavirus, l’infodémie corollaire s’est également annoncée. Facebook recommande notamment à ses utilisateurs de ne faire confiance qu’aux canaux officiels, notamment les organismes gouvernementaux ainsi que l’OMS.

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