Un post très viral en RDC affirme faussement la reprise de la cité de Bunagana par les FARDC des mains des rebelles du M23. Méfiez-vous, cela est complètement faux.
Voici une historique de ce conflit qui a repris en fin 2021.
De Bunagana à Goma : La Progression Alarmante du M23 en RDC
La République Démocratique du Congo (RDC) traverse une période de grande tension avec la récente prise de contrôle de la ville de Goma par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé actif dans l’est du pays. Cet article retrace les étapes clés de cette escalade, depuis la capture de Bunagana jusqu’à la chute de Goma, en analysant les implications locales et internationales de ces événements.
La Prise de Bunagana
- Contexte : Bunagana, une ville stratégique située à la frontière avec l’Ouganda, a été capturée par le M23 en juin 2022, marquant le début d’une série d’avancées significatives pour le groupe rebelle. Cette prise a été un coup dur pour l’armée congolaise (FARDC), symbolisant non seulement une défaite militaire mais aussi une perte de contrôle sur un point de passage crucial pour le commerce et les mouvements de population.
- Signification Stratégique : La prise de Bunagana a permis au M23 d’accéder à des ressources financières via la taxation informelle du commerce transfrontalier et d’étendre son influence dans la région. Elle a également servi de base de lancement pour des offensives ultérieures.
La Chute de Goma
- Offensive Vers Goma : Après avoir consolidé leur position à Bunagana, les rebelles du M23 ont progressivement avancé, capturant plusieurs villes et villages clés, isolant ainsi Goma. Les combats se sont intensifiés fin janvier 2025, avec des rapports confirmant que les forces du M23, soutenues par des troupes rwandaises, ont encerclé la ville, coupant les routes d’approvisionnement et d’évasion.
- La Prise de Goma : Le 27 janvier 2025, après des jours de combats intenses, Goma est tombée aux mains des rebelles. Des sources locales et internationales ont rapporté que des unités de l’armée congolaise se sont rendues, remettant leurs armes aux soldats de la MONUSCO, tandis que d’autres ont fui vers le Rwanda ou l’intérieur du pays. Cet événement a été marqué par des scènes de chaos, avec des milliers de civils déplacés cherchant refuge.
- Réactions Internationales : La chute de Goma a provoqué une onde de choc au-delà des frontières de la RDC. L’ONU, l’Union Européenne, et plusieurs pays ont condamné l’avancée du M23 et les implications de soutien étranger, notamment du Rwanda. Des appels à des sanctions ciblées contre les dirigeants rwandais ont été lancés, ainsi qu’à un retrait immédiat des troupes étrangères du territoire congolais.
Implications et Conséquences
- Crise Humanitaire : La région de Goma abrite plus d’un million d’habitants, dont beaucoup sont déjà des déplacés internes. La prise de la ville par le M23 exacerbe une crise humanitaire déjà critique, avec des besoins accrus en aide alimentaire, médicale et en protection.
- Instabilité Régionale : La chute de Goma pourrait encourager d’autres groupes rebelles et milices à intensifier leurs actions, menaçant davantage la stabilité de la région des Grands Lacs.
- Défis de la Gouvernance : Pour le gouvernement congolais, la perte de Goma représente un défi majeur en termes de souveraineté et de capacité à sécuriser son territoire. Elle pose également des questions sur la stratégie militaire et les alliances internationales.
Conclusion
La progression du M23 de Bunagana à Goma dans un laps de temps relativement court montre une escalade rapide du conflit dans l’est de la RDC. Cette situation met en lumière non seulement les faiblesses de l’armée congolaise mais aussi les dynamiques complexes de la région, où les intérêts nationaux et internationaux se croisent. La communauté internationale devra travailler de concert pour trouver des solutions durables à cette crise, en mettant l’accent sur la protection des civils, le dialogue et la désescalade des tensions.