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Faux, le Kinyarwanda n’a pas été instauré comme langue d’enseignement à Bashali-Monkoto (Masisi)

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En date du 23 septembre dernier, l’internaute Didier Bitaki a publié sur Facebook, une information sur la rentrée scolaire et les difficultés d’apprentissage des élèves dans le territoire de Masisi. Selon l’auteur de cette publication, le mouvement du M23 avait décidé que les cours soient désormais donnés en Kinyarwanda pour faciliter la tâche aux élèves venus du « Rwanda », que le drapeau congolais ne soit plus hissé et que l’hymne national ne soit plus chanté dans des écoles de la chefferie de Bashali-Monkoto. Il affirme également que certains élèves viennent en classe avec des armes à feu.

Méfiez-vous, cette information est fausse. Congo Check a vérifié auprès des responsables de l’enseignement du territoire de Masisi, de la jeunesse du milieu et même auprès du mouvement du 23 mars (M23). Tous ont démenti cette information.

«A Masisi dans Bashali Monkoto, certains élèves venus du Rwanda au secondaire ne connaissent pas le français ni le swahili et se sentent ridicules quand les autres élèves du milieu chantent l’hymne National, malheureusement, ils viennent avec des armes à feu à l’école. Dans certaines écoles, les RDF/M23 auraient interdit de hisser le drapeau de la RDC et chanter Hymne National Debout Congolais. Certaines écoles et enseignants sont contraints d’enseigner en Kinyarwanda afin de faire faire comprendre le cours aux nouveaux élèves, la population locale se demande si elle est encore dans la même République avec le même système d’enseignement que la RDC.»

Certains internautes ont commenté cette publication. Certains se disent déçus. Cas de Destin Mbaranyi D’estiny qui écrit « Tellement déçu ».

Congo Check a contacté l’internaute Didier Bitaki qui a publié cette information, pour avoir ses motivations et connaître ses sources. Ce dernier a confirmé que ça se passe à l’institut Monkoto. « C’est à l’institut Monkoto », a-t-il répondu à Congo Check

Des témoignages des acteurs locaux, qui remettent en cause cette information

Notre équipe s’est alors lancée dans la recherche pour s’assurer de la véracité de cette information. Pour y parvenir, nous sommes entrés en contact avec plusieurs personnes œuvrant dans le secteur de l’éducation dans le territoire de Masisi. Nous avons commencé par le préfet de l’institut Mokoto, l’école citée par l’auteur de cette publication Facebook. Fidèle Buholo Kyalukundi préfet de l’institut Mokoto a démenti cette information. « Je vois le texte dans son intégralité. Nulle part où c’est indiqué, ces activités se passent à l’institut Mokoto de kitchanga. Aussi, toutes les écoles de kitchanga ont démarré, aucune école où cette situation est rapportée. Donc, continuer à fouiner, mais pour Monkoto, sincèrement non. C’est faux en tout cas », a-t-il répondu à Congo Check.

Un membre du syndicat des enseignants du territoire de Masisi-Walikale contacté également, a aussi démenti cette information. « Faux, je suis actuellement dans la chefferie de Bashali», a-t-il répondu à Congo Check. À la question de savoir si tout ce qui est écrit dans cette publication est erroné, il répond : « Oui, c’est faux ».

Un des responsables du conseil territorial de la jeunesse de Masisi que nous avons pu joindre, a aussi démenti. « Nous avons reçu ce message-là, mais c’est faux », nous a-t-il répondu en swahili.

Du côté du mouvement du 23 mars (M23), l’équipe de Congo Check a contacté Lawrence kanyuka, porte-parole politique et point focal communication de l’AFC-M23 via son compte X. Il a qualifié cette publication de propagande du pouvoir de Kinshasa. « C’est la propagande du régime de Kinshasa, fakenews », a-t-il répondu.

Cette information, publiée sur Facebook sur la rentrée scolaire dans la chefferie de Bashali-mokoto en territoire de Masisi, est donc inexacte. Il était important pour Congo Check d’y travailler, pour éviter toute confusion et toutes spéculations que cette information pourrait créer dans l’opinion.

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John Mukengere
Je suis John Mukengere, diplômé de l'université de Kinshasa en sciences de l'information et de la communication. Je travaille dans les medias depuis 2011 comme jourmaliste. Avec une experience non négligeable dans la production audiovisuelle. J'ai intégré Congo Check en début de l'année 2022.

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